Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog de Mamoudou KEITA

Blog de Mamoudou KEITA

Si un jour je pouvais avoir le sentiment d’être meilleur parent pour mes enfants, mari parfait pour mon épouse, super copain pour mes amis, généreux avec ceux qui ont moins que moi, dans ce cas ma vie serait celle de l’homme le plus heureux de son temps !


Réparer l’ Afrique

Publié par Tidjani 'Jeff' Tall sur 20 Mars 2010, 13:59pm

Une bonne fois pour toutes

De 53 pays à la traîne à 4 Super Etats d’ici 2030

Tidjani 'Jeff' Tall

 

 

 

Une bonne fois pour toutes

Dans l’esprit de l’Open Source, vous avez le droit de distribuer cet ouvrage en partie

ou dans sa totalité. Aucune permission n’est nécessaire, de la part de qui que ce

soit. Dans une orientation « jeu à somme nulle » : si je vous donne mon livre, il n’est

dès lors plus en ma possession, et vous pourriez ne pas me le rendre. Le monde

numérique est celui de l’abondance : vous pouvez donner un livre électronique à un

million de personnes tout en gardant votre exemplaire. Les idées présentées dans

La vision: Africa 2030

L’unique chose qui peut résoudre la plupart de nos problèmes est la danse.

James Brown, Parrain de la Soul

t nous devons nous mettre à danser

très vite. . . L’Afrique doit de toute

urgence intégrer ses économies. L’approche en solitaire qui marqua les

efforts de développement de l’Afrique depuis l’indépendance s’est

caractérisée par un échec total. Les pays d’Afrique et ceux sur qui ils dépendent

fortement doivent se rendre à l’évidence que leur survie et leur développement ne

peuvent se réaliser que par leur assemblage en des entités politiques viables.

Notre objectif est d’amener les citoyens de tous les pays africains aux niveaux de vie

des pays développés d’ici 2030. L’atteinte de cet objectif implique que l’Afrique et le

monde entreprennent des mesures stratégiques afin de dépasser le modèle actuel

des 53 pays en difficultés pour les amener à se regrouper en 4 Super Etats.

La vision 2030 pour l’Afrique:

4 Super Etats appelés EGYPTE, KONGO, NIGERIA &

KENYA

Si ces Super Etats existaient aujourd’hui :

EGYPTE

 

serait la 11e économie mondiale

KONGO

 

serait la 17e économie mondiale

NIGERIA

 

serait la 18e économie mondiale

KENYA

 

serait la 44e économie mondiale

L’Afrique doit, et peut, passer de la pauvreté au redressement économique. Elle doit

également franchir la phase de redressement pour parvenir à la prospérité

économique. Il est temps que la vieille garde soit relevée de ses responsabilités

dysfonctionnelles. Il est temps que la nouvelle génération – les Obamas, en quelque

sorte – prennent les responsabilités et guident l’Afrique vers une existence où la

contribution prend le pas sur la dépendance.

“Yes We Can” (Oui, nous le pouvons)

De la même manière que le slogan de campagne

désormais historique de Barack Obama, « Yes We

Can ! », a insufflé une énergie exceptionnelle aux

Américains qui étaient en quête désespérée d’un

nouveau sens pour leur nation, les peuples

d’Afrique et du monde entier doivent également

croire en la possibilité d’un changement

considérable en Afrique.

Les avantages de l’adoption de l’attitude « Yes

We Can » lorsqu’il s’agit de l’Afrique ?

􀂲

 

La misère peut être éradiquée, le bien-être des pauvres et des faibles peut

être relevé.

􀂲

 

Un accès aux biens et services de première nécessité, pour la survie et le

bien-être des personnes.

􀂲

 

Des services tels que l’éducation, la couverture maladie, et les transports

peuvent être plus accessibles et disponibles.

 

11

􀂲

 

Un affaiblissement de la dépendance envers les biens et services

importés.

Les Super Etats que nous proposons peuvent également assurer les garanties

fondamentales et la sécurité que tout Etat se doit d’offrir à ses citoyens. Au lieu de

cela, de nombreux pays soi-disant souverains ne peuvent même pas à l’heure

actuelle protéger leurs populations des multiples petits groupes rebelles. Certains

d’entre eux sont même les prédateurs de leurs propres populations.

 

 

 

L’Afrique n’a que ses yeux pour pleurer

Il faut absolument choyer toutes les nouvelles idées ou initiatives susceptibles de faire la différence

pour l’Afrique.

Wangari Maathai, militante et Prix Nobel

l y a une expression populaire en Afrique qui exprime l’idée selon laquelle la

plupart des Africains « n’ont que leurs yeux pour pleurer ». Cela signifie que

beaucoup considèrent qu’ils n’ont que des faibles ressources à leur disposition

et que leur potentiel de croissance est limité. Qu’il n’y a plus d’espoir.

Alors même qu’il peut être facile de

supposer que les fiertés nationales et les

conflits locaux qui datent de temps

immémoriaux amèneraient les peuples à

rejeter la notion même des 4 Super Etats,

cette supposition n’est pas valide :

􀂲

 

Dans l’état actuel des choses, seuls l’élite et les chefs de guerre connaissent

la prospérité. Plus les Africains verront qu’on peut changer la manière dont

les choses sont à l’heure actuelle, plus le monde sera surpris par leur

capacité à embrasser des changements considérables.

􀂲

 

Si, après tout, des Américains de tous horizons ont pu tellement vouloir le

changement promis par celui qui était encore le candidat Barack Obama, qui

peut affirmer que les Africains ne vont pas adhérer massivement à l’idée forte

des 4 Super Etats ?

 

 

La prochaine et ultime étape de l’évolution de l’Afrique est la formation de Super

Etats, une réunification qui permettra de faire face à toutes les situations et à agir

efficacement et pour de bon dans le meilleur intérêt de cette petite planète qui est la

nôtre.

Pourquoi un changement audacieux et radical est nécessaire

L’échelle et la portée des défis auxquels l’humanité a à faire face s’accroîtront

exponentiellement au cours du XXI

e siècle. Ces défis seront climatiques, médicaux,

résulteront des déséquilibres démographiques, des migrations massives, d’une

raréfaction des ressources naturelles, et d’autres choses encore. Les problèmes que

le XX

e siècle eut à affronter, comme un taux de chômage à 10%, les sécheresses, les

mouvements rebelles, les trafiquants de drogue, le SIDA et les dictatures

apparaîtront comme un jeu d’enfant en comparaison des épreuves que nous aurons

à subir.

Le monde entier, et les Africains en particulier, sont fortement redevables aux

dirigeants de la Chine et de l’Inde. Toutes choses égales par ailleurs, si ces deux

pays disposaient du même taux par habitant de catastrophes d’origine humaine que

l’Afrique, les ressources humanitaires auxquelles les pays africains ont accès

seraient pratiquement divisées par quatre. Pour chaque groupe de médecins, de

médicaments essentiels et de rations alimentaires pour enfants qui sont à l’heure

actuelle accessibles aux Africains en temps de crise, les trois quarts auraient été

envoyés en Chine et en Inde.

En période de crise, les grands pays pauvres sont plus efficaces que les petits pays

pauvres. Ils disposent en effet des moyens nécessaires pour faire face aux situations

d’urgence et préserver l’ordre public. La taille d’un pays est également un facteur

dissuasif considérable face aux voisins opportunistes qui désireraient tirer profit

d’une période difficile pour attaquer un pays petit ou vulnérable (quel voisin oserait

attaquer la Chine même si celle-ci traversait une période de faiblesse ?)

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

14

Changement climatique

De tous les continents, l’Afrique est celui qui contribue le moins au réchauffement

climatique. Il est alors particulièrement injuste que l’Afrique soit le continent le plus

durement touché par les changements climatiques. La cause en est que certaines

zones font déjà l’objet d’une forte pluviométrie, à l’exemple de la Ceinture Pluvieuse

Equatoriale. Les précipitations dans ces zones vont de plus en plus s’accroître alors

que les zones qui ont une faible pluviométrie, comme la région du Sahel, les verront

davantage se réduire.

Cette situation doit être considérée avec attention étant donné que le changement

climatique peut déjà être vu comme responsable d’une hausse des problèmes de

santé comme le paludisme, la méningite et la dengue. D’une manière plus précise,

le défi que l’Afrique a à relever face au changement climatique tient à la manière

dont les nombreux facteurs qui pèsent sur elle, à l’instar de la propagation du

VIH/SIDA, des conflits ou de la privatisation des ressources ont tendance à confluer

vers les conséquences du réchauffement climatique mondial. Ainsi, par exemple :

􀂲

 

En 2002, la famine qui résulta de la sécheresse et qui frappa des millions de

personnes en Afrique Australe fut aggravée par la faiblesse de la capacité de

résistance d’une grande partie de la population, fortement touchée par le

VIH/SIDA.

􀂲

 

Le Rwanda des années 90 est une autre illustration, avec une succession de

calamités qui donnèrent naissance à l’une des crises humanitaires les plus

tragiques de notre ère. Les inévitables pressions politiques et économiques

s’affichèrent sous leurs aspects les plus abjects lorsque les ressources de la

région s’épuisèrent tandis que le nombre d’habitants se multipliait

exponentiellement.

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

15

Selon Antony Nyong, professeur en études environnementales à

l’Université de Jos, au Nigeria, « le changement climatique est

susceptible d’annuler même les petits progrès que la plupart des pays

africains ont atteint jusqu’à maintenant en matière de développement. »

Les programmes pour l’Afrique de l’ONU, comme « Greater Horn of Africa Initiative »

(Initiative Grande Corne de l’Afrique), sont orientés vers des efforts

environnementaux destinés à sauver des dizaines de milliers de vies, à prévenir les

conflits armés, et à éviter les interventions internationales fort coûteuses. Leur but

est de s’attaquer aux causes fondamentales des problèmes environnementaux qui

font que la sécheresse entraîne la famine, et la famine entraîne les guerres civiles.

La crise du SIDA résulte en des pressions économiques davantage accrues sur les

nations africaines, et épuise les ressources économiques dont elles ont tellement

besoin pour mettre en place une gouvernance stable et un avenir économique

radieux.

Et pire encore, à elle seule, la crise du SIDA décime toute une génération de jeunes

africains.

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

16

Crise de la jeunesse africaine

Au moment où ces lignes sont rédigées (Mai 2009), l’essentiel des titres de la presse

internationale et de l’attention mondiale est focalisé sur les pirateries contre les

navires de commerce qui ont lieu au large des côtes somaliennes. Ces actes de

pirateries sont le fait de jeunes somaliens opportunistes et armés, dans le but exprès

de prendre en otage les équipages des navires occidentaux – un

business très

lucratif, de l’ordre du million de dollars par otage.

Alors que ces crimes de haute mer fortement médiatisés ont lieu depuis quelques

années, des faits bien plus lourds de conséquence entre Africains et d’autres jeunes

défavorisés méritent également qu’on s’y penche. Des milliers d’enfants et de jeunes

adultes ont été frappés par la guerre civile ces deux dernières décennies au Libéria,

en Angola, au Tchad, au Burundi, au Sierra Leone, en République Démocratique du

Congo et en Somalie, et sont devenus victimes de ce qu’on qualifie d’ « enfance

volée ».

Sans aucun espoir de bénéficier du progrès social et de développer leurs

compétences, un nombre trop important de jeunes marginalisés vivent de cette

manière :

􀂲

 

Au Kenya, le mouvement si mystérieux des jeunes Mungiki a mis sous les feux

des projecteurs internationaux la fragilité des nouvelles démocraties

africaines. On estime que les Mungiki sont composés de près de 2 millions de

personnes, essentiellement des jeunes de moins de 30 ans. Près de 400.000

d’entre eux sont des femmes. Leurs poussées violentes et anarchistes ne

répondent à aucun objectif de changement.

􀂲

 

L’ancien chef de guerre et président du Libéria, Charles Taylor, a recruté un

groupe d’enfants soldats libériens et sierra-léonais dans son Front National

Patriotique, et en fit les tristement célèbres Small Boys Unit (SBU).

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

17

􀂲

 

De même, un groupe d’extrémistes chrétiens issu de l’Armée de Résistance

du Seigneur (LRA) en Ouganda se joignit aux militants islamistes du Soudan

qui ont financé sa guérilla contre le gouvernement de Yoweri Museveni.

Les chefs de guerre sont un problème universel. Ils ont terrorisé et tué des victimes

civiles aussi bien dans l’ancienne Union Soviétique qu’en Colombie, en Asie Centrale

ou en Extrême Orient. Les chefs de guerre africains semblent toutefois relever d’un

phénomène d’une portée systémique. Revenus de leurs illusions à cause des forces

de la mondialisation économique,

􀂲

 

De nombreux jeunes Africains sont attirés par une fusion des idées radicales,

de Che Guevara et Malcolm X à Karl Marx.

􀂲

 

D’autres s’inspirent des mouvements politico-religieux, à l’instar de Dini ya

Kibangu au Congo ou Dini ya Msambwa et les Legio Maria au Kenya.

􀂲

 

Plus récemment, les jeunes africains ont intégré les tactiques et les

représentations de la violence mondialisée, en adoptant des sobriquets tels

que Baghdad Boys ou Talibans. Les Mungiki du Kenya sont allés jusqu’à

enlever et décapiter leurs ennemis sur le modèle de leurs héros irakiens.

Des théoriciens sociaux avancent l’hypothèse selon laquelle le colonialisme a non

seulement entraîné une dissociation dans la politique africaine qui a empêché

l’apparition d’Etats africains indigènes et pleinement accomplis, mais a également

cristallisé et exalté des éléments des structures précoloniales « traditionnelles » de

despotisme décentralisé, dont le patrimonialisme.

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

18

Avec le temps, ces mouvements ont donné

naissance à des jeunes soldats qui s’inspirent des

styles de gouvernance de dirigeants nationaux

comme Mobutu Sese Seko du Congo, Mengistu

Haile Mariam d’Ethiopie et Samuel Doe du Liberia

– tous s’étant brillamment illustrés dans la

conduite de leurs pays vers le chaos et l’anarchie.

L’étendue et la complexité de la

crise de la jeunesse africaine

Dans la foulée du 11 septembre 2001, le « terrorisme » devint rapidement le cadre

d’analyse des réactions politiques face au militantisme de la jeunesse africaine. Les

jeunes musulmans du continent sont de plus en plus sous la menace d’un

recrutement de la part d’organisations terroristes comme Al-Qaeda.

Les gouvernements africains, ainsi que les étrangers concernés par la situation,

mirent au point un certain nombre de scénarios afin de traiter ces activités.

Toutefois, dans la droite ligne de notre vision pour soigner l’Afrique, nous intégrons le

camp de ceux qui appellent les pays en développement à investir dans leurs

jeunesses, qui autrement ne verraient pas d’autres alternatives pour leur bien-être et

leur accomplissement.

Des investissements destinés à améliorer l’éducation, les systèmes de santé et la

formation professionnelle de la jeunesse africaine permettront d’endiguer la

pauvreté et ses ravages sur tous les autres aspects de la vie africaine. Ce n’est que

par une forte croissance économique, un amoindrissement de la pauvreté, la

création d’emplois et la diminution des risques de tensions sociales et d’instabilité

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

19

que le phénomène des chefs de guerre cessera d’être une alternative intéressante,

voire l’unique alternative pour beaucoup.

L’immense majorité de la population mondiale âgée de 12 à 24 ans, soit 1,5

milliards d’individus, vit en Afrique. Il s’agit du plus grand groupe de jeunes de

l’histoire, dont près de 90 % (1,3 milliards) vivent dans les pays en voie de

développement ou du « Tiers Monde ».

Assurer l’avenir

Utilisons une analogie du secteur des assurances pour comprendre ce problème de

masse critique. Imaginons qu’une compagnie d’assurance détienne un portefeuille

de clients résidant en Afghanistan en temps de guerre. Elle ne pourra jamais

collecter des primes suffisantes pour couvrir les risques inhérents à leurs activités et

ne pourra jamais indemniser les dommages qui surviennent régulièrement. Si la

même compagnie détenait un portefeuille réparti dans tous les pays asiatiques, les

profits qu’elle tire des zones pacifiques vont plus que compenser les dépenses dans

les zones de conflits.

Les quatre Super Etats que nous proposons seront mieux à même d’affronter les

crises, naturelles ou résultant de l’action de l’homme, que n’importe lequel des Etats

actuels du continent pris isolément. Ceci ferait disparaître un fait honteux que les

Africains subissent depuis des générations : en temps de crise, vous ne voyez

quasiment pas d’Africains parmi les sauveteurs, vous voyez des Occidentaux.

La plupart des pays africains dépendent de l’aide étrangère pour survivre. Ces aides

sont dommageables pour la conscience collective d’un pays.

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

20

4

Le changement de paradigme: donner le

pouvoir au peuple

Je rêve d’une Afrique en paix avec elle-même.

Nelson Mandela, ancien président sud-africain

’Afrique a besoin d’une nouvelle génération de dirigeants. Elle a besoin de

visionnaires, qui viennent d’en-dehors des sphères d’influence

traditionnelles. L’Afrique requiert des dirigeants capables de collaborer pour

lutter contre les problèmes généralisés qui la ravagent.

Des dirigeants enthousiastes à l’idée d’unir les Africains par la coopération

économique et culturelle et les échanges éducatifs : voilà ce dont l’Afrique a besoin,

et non de ceux qui persistent à diviser les Africains à travers des guerres égoïstes.

Ce n’est qu’avec l’ascension d’une nouvelle race de dirigeants que les peuples

d’Afrique pourront se débarrasser de la pauvreté, des épidémies, des guerres, de la

famine, des crises économiques, de la paralysie politique et de l’insécurité totale.

Ces cancers ne disparaîtront qu’avec des changements drastiques.

Abandonnons le statu quo

Le continent africain est fertile en ressources naturelles, dont l’or, le diamant, le

coltan, le bois et d’autres ressources naturelles. Elle est également riche en

ressources humaines : industriels, ingénieurs de toutes les spécialités, médecins,

L

28

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

architectes, planificateurs, techniciens, scientifiques, banquiers et investisseurs,

tous disposant des qualifications, de l’expertise et de l’immense expérience qui

permettrait de transformer l’Afrique.

Comment se fait-il alors que ces nombreux atouts, aussi bien naturels qu’humains,

ne soient pas mieux exploités au profit de l’Afrique et du monde? La réponse tient

aux gouvernances le plus souvent vaines et corrompues qu’on trouve sur le

continent.

La plupart des dirigeants africains sont totalement décalés par rapport à la réalité

quotidienne des Africains. Pire encore, ils sont à court d’idées pour traiter les

problèmes économiques et sociaux qui noient leurs pays. Ce style de gouvernance

controversé a favorisé et entretenu la pauvreté dans pratiquement toutes les

sociétés africaines.

Diriger, suivre ou arrêter de barrer le chemin

L’histoire nous apprend que ce sont les dirigeants d’une société qui déterminent son

succès. En période de crise économique, de pauvreté ou de guerre, les dirigeants

d’une nation ont la responsabilité de prendre des difficiles décisions économiques et

militaires afin de préserver la sécurité et la prospérité de la société.

Cela ne veut pas dire que l’incompétence et la corruption ne touchent pas les

dirigeants des autres nations, mais sur un continent qui comprend des douzaines de

nations où la pauvreté et la maladie sont tellement présentes au point de devenir la

norme chez la plupart, l’Afrique ne peut plus se permettre de persévérer dans sa

trajectoire actuelle. Il est temps de refaçonner le continent. La majorité de ceux qui

29

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

accédèrent au pouvoir depuis les indépendances de 1960 ont malheureusement

perpétué les cycles suivants :

􀂲

 

Intérêt porté davantage dans l’obtention de votes favorables que

d’assumer les responsabilités qui viennent avec ces votes.

􀂲

 

Absence de responsabilité face à ses actes et faible tolérance aux

opinions opposées.

􀂲

 

La corruption est récompensée, et aucun effort sincère n’est entrepris

pour l’éradiquer.

􀂲

 

Les choix reposent sur les alliances tribales et non sur les résultats

économiques ou sociaux positifs.

Résultat : l’Afrique demeure le continent le plus sous-développé au monde. A travers

les immenses étendues du continent, l’Afrique a urgemment besoin de routes,

d’écoles et d’hôpitaux en bon états. Des services fiables de distribution d’eau et

d’électricité devraient exister. Les autres besoins infrastructurels comme les

technologies de l’information et de la communication devraient tout simplement faire

partie de l’avenir de l’Afrique.

Ce sont les briques de base de la création d’emploi, et qui vont donner à l’Afrique les

moyens d’affronter la concurrence mondiale et de réduire ses dépendances. Et si on

s’y prend dès maintenant, ne serait-ce pas le moment idéal pour le continent de

« devenir vert » en puisant dans les énergies solaires, géothermiques et autres

sources d’énergies renouvelables que l’on peut trouver dans le Sahara et dans la

Vallée du Grand Rift?

30

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

Lors d’une allocution sur ce sujet en février 2009, le secrétaire général de l’ONU,

Ban Ki-Moon, a dit : « On peut retirer d’immenses gains des économies d’échelle que

les coopérations transfrontalières permettent. » M. Ban a également mis l’accent sur

le fait que de tels efforts « devraient être complétés par des partenariats publicsprivés,

la constitution de capabilités scientifiques et technologiques locales et des

investissements massifs dans l’éducation. »

Et pourtant, ces nobles entreprises pourraient ne jamais voir le jour en raison des

entraves posées par le statu quo en Afrique, dont :

􀂲

 

Des gouvernements corrompus tristement réputés pour des graves

violations des droits de l’homme,

􀂲

 

Les conséquences des maladies et virus mortels, notamment le

paludisme et le VIH/SIDA,

􀂲

 

Un taux d’illettrisme extrêmement élevé,

􀂲

 

Un faible accès aux capitaux étrangers, et

􀂲

 

Des conflits militaires et tribaux fréquents, depuis les guérillas jusqu’au

génocide.

31

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

Utiliser le pétrole pour le développement

Il est intéressant de noter que de 1995 à

2005, le taux de croissance économique de

l’Afrique s’est accru, avec une moyenne de

5% en 2005. Certains pays, notamment

l’Angola, le Soudan ou la Guinée Equatoriale

ont même atteint des taux de croissance plus

élevés. La raison : ils ont récemment

commencé à exploiter leurs réserves

pétrolières ou augmenté leurs capacités à

produire du pétrole.

Le Département d’état américain a déclaré

l’Afrique comme un « intérêt national

stratégique ». L’Afrique de l’Ouest en

particulier revêt un intérêt et une importance singuliers. Le National Intelligence

Council, un groupe de réflexion du gouvernement américain, a appuyé cette

déclaration en prédisant que le Golfe de Guinée fournira 20 à 25% des importations

totales américaines de pétrole d’ici 2020.

Les Américains ne sont toutefois pas les seuls à de plus en plus dépendre de

l’Afrique de l’Ouest pour ce genre de besoin. L’Angola est actuellement le premier

fournisseur de pétrole de la Chine et le Gabon est un fournisseur important pour la

France. Mieux, des pétroliers russes, japonais et indiens commencent à apparaître

dans différents endroits comme la Guinée Equatoriale, le Cameroun, le Tchad ou la

République Démocratique du Congo.

32

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

On estime que les revenus du pétrole se monteront à 1000 milliards de $ d’ici 2020

pour le Golfe de Guinée si le prix du baril se maintient au-dessus de 50$. Cela

représente le double des aides qui ont été accordées à l’Afrique depuis que ses

nations ont obtenu leurs indépendances dans les années 60.

Selon les Etudes Statistiques sur l’Energie de British Petroleum, l’Afrique disposait de

réserves confirmées équivalentes à 9,49% des réserves mondiales en 2007. Quatre

pays dominent la production africaine de pétrole et comptent à eux seuls pour près

de 80% de la production pétrolière totale du continent : le Nigeria, la Libye, l’Algérie

et l’Angola. L’Angola a même dépassé le Nigeria en 2008 et a rejoint l’OPEP.

Les autres pays producteurs de pétrole sont le Gabon, le Congo, le Cameroun, le

Soudan, le Tchad, la Guinée Equatoriale et la Côte d’Ivoire.

On est également en pleine phase d’exploration dans un certain nombre d’autres

pays, soit pour accroître leurs productions pétrolières, soit pour produire du pétrole

pour la première fois. Dans cette liste, on retrouve la Mauritanie, le Ghana, la

Namibie, l’Afrique du Sud et Madagascar tandis que le Mozambique et la Tanzanie

peuvent potentiellement devenir des producteurs de gaz naturel.

33

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

7

Les vents du changement soufflent

Une armée de moutons dirigée par un lion vaincrait une armée de lions menée par un mouton.

Proverbe arabe

es structures qui gèrent actuellement l’aide mondiale comme les Nations

Unies, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et les

différentes organisations nationales comme l’US AID n’apporteront pas de

solution au problème.

Lorsque vous discutez avec les personnes qui travaillent dans ces organisations,

vous avez l’impression d’avoir affaire au personnel médical d’un service gériatrique.

Toutes leurs actions vont dans le sens d’un allègement de la douleur et des soins

palliatifs. Ils ont arrêté de croire en la possibilité d’un vrai changement en Afrique.

Plus leurs carrières avancent, plus les crédits immobiliers et les frais de scolarité

universitaire de leurs enfants gagnent de l’importance, et moins ils ont envie de jeter

un pavé dans la mare.

Au début, les activistes étaient porteurs d’espoirs. Malheureusement, la génération

d’idéalistes qui a fondé les Organisations Non Gouvernementales dans les années

60 et 70 a été remplacée par des bureaucrates qui ont intégré les ONG dans le

cadre d’un plan de carrière, le plus souvent parce qu’ils n’étaient pas assez bons

pour être recrutés par les organisations internationales précédemment citées.

 

 

Certains des fondateurs eux-mêmes furent victimes de l’appât du pouvoir et du gain,

et passèrent de Héros à Zéros.

Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères français, est la figure de proue

de cette « évolution ». Après avoir co-crée Médecins Sans Frontières et agi pendant

des années comme le Che Guevara du mouvement mondial des ONG, M. Kouchner

est maintenant sous le coup d’accusations d’avoir profité de contrats de

« consultant » très lucratifs et payés par des gouvernements dont le jeune Kouchner

n’aurait sans doute pas accepté une invitation à dîner.

La triste leçon de la nature humaine est peut-être qu’on ne peut demeurer un Che

Guevara que si l’on meurt jeune. Pour être juste avec Mr. Kouchner, il a plus que

largement risqué sa vie pour sauver des vies humaines. Le plus grand danger que

ses critiques aient eu à affronter est la collision avec un vélo sur les boulevards

parisiens.

La preuve de la sécurité par le plus grand nombre

Les élites politiques commencent de plus en plus à se rendre compte que les petits

pays ne sont pas suffisamment équipés pour affronter les défis de la mondialisation.

De nombreux groupements régionaux voient le jour avec pour objectif de coordonner

les politiques nationales et d’agir en tant qu’organes d’initiative politique pour les

Etats qui les constituent.

Ces groupements régionaux manquent

toutefois de la puissance politique ou financière

qui seules permettent la mise en place de vrais

changements et la résolution des grands

48

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

problèmes. Ils ont également été mis en place

avec des contraintes artificielles fondées sur la

géographie, les langues, la religion ou d’autres

critères qui ne semblent pas appropriés. En

voici quelques exemples :

􀂲

 

Fondée en 1975, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

(CEDEAO) est un groupement régional constitué de seize pays. Elle a été conçue

dans un objectif d’autosuffisance collective pour ses Etats membres. Il s’agit

donc d’une union politique et économique qui vise à créer un grand bloc

d’échanges. Les violences qui s’ensuivirent et le déplacement de millions de

personnes dans toute la région à partir des années 90 ont toutefois été associés

à l’image de la CEDEAO.

􀂲

 

L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) est une organisation

composée d’Etats d’Afrique de l’Ouest qui vise à accroître la compétitivité

économique et financière de ses pays membres. Tous les Etats partagent le franc

CFA comme devise, et les huit pays membres sont le Bénin, le Burkina Faso, la

Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. La France,

ancienne puissance coloniale, est celle qui prend les décisions en dernier ressort.

􀂲

 

La Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), forte de 18 Etats

membres, a pour objectif d’oeuvrer avec les autres communautés économiques

régionales et l’Union Africaine pour renforcer la paix, la sécurité et la stabilité. La

CEN-SAD cherche également à favoriser le développement économique et social

de ses membres. Toutefois, la zone de libre-échange prévue par la CEN-SAD est

difficile à mettre en place et empiète sur d’autres blocs de libre-échange plus

avancés. Il faut également compter sur les conflits entre les membres voisins du

Tchad et du Soudan au sujet du Darfour.

49

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

􀂲

 

L’objectif de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale

(CEMAC) est l’amélioration de l’intégration financière ainsi que l’accroissement

de l’activité économique et la réduction de la pauvreté dans la région. Les pays

membres de la CEMAC partagent une structure juridique, financière et régulatoire

commune. En théorie, les droits de douane portant sur les échanges

commerciaux intra-CEMAC ont été abolis, mais l’application réelle de cette

décision a été repoussée. Ici également, la France est celle qui prend les

décisions en dernier lieu.

􀂲

 

La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a pour objectif

d’approfondir la coopération socioéconomique et l’intégration entre ses 15 pays

membres, de même qu’établir entre eux des coopérations politiques et en

matière de sécurité. Mais la SADC est faible. Elle ne dispose que de faibles

moyens et ses Etats membres sont réticents à céder à l’organisation les pouvoirs

prévus, et sur lesquels ils se sont mis d’accord. La SADC fut donc révisée en

2001 avec comme principal défi la capacité pour un Etat membre d’intégrer

d’autres organisations économiques régionales. Cela affaiblit les principes même

de la SADC.

􀂲

 

Le NEPAD est la plus grande déception parmi toutes ces organisations. Lancé en

fanfare en 2001 avec le titre prometteur de Nouveau Partenariat pour le

Développement de l'Afrique, le NEPAD a très vite dégénéré en rivalités entre les

chefs d’Etats des principaux pays promoteurs. N’attendez pas d’initiatives

audacieuses de leur part. Aujourd’hui, le NEPAD n’est plus qu’une division

lointaine et pour l’essentiel inutile de l’Union Africaine.

Ces organisations régionales oeuvrent en coopération plus ou moins étroite avec

l’Union Africaine. La commission de l’Union Africaine, installée en Ethiopie,

50

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

représente tous les pays africains à l’exception du Maroc (absent en raison des

différends non résolus sur le statut de l’ancienne colonie espagnole du Sahara

Occidental). On peut comparer l’UA à un équivalent de l’Union Européenne pour les

pays africains, mais qui ne disposerait pas des pouvoirs suffisants pour prendre des

décisions.

Le problème tient au fait que ces organisations sont le plus souvent le résultat d’un

compromis entre le besoin de régler les problèmes transnationaux et de proposer un

interlocuteur crédible dans les négociations internationales d’une part, et la

nécessité pour les élites dirigeantes de garder la mainmise sur leur pays de l’autre.

51

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

11

Les décideurs : la jeunesse africaine

Jusqu’à ce que les lions apprennent à écrire, les chasseurs dicteront leur histoire à leur place.

Proverbe kenyan

l viendra un moment ou la masse décidera qu’elle ne veut plus être à la traîne du

reste de la planète, afin qu’une petite élite de leurs pays puissent être les

premiers financièrement. Lorsque cette masse critique de mécontentement est

atteinte, la quête de solutions se fera hors des sentiers battus et au-delà des entités

et groupes socio-économico-politiques actuels.

La contribution modeste de cette initiative (Réparer l’Afrique) consiste à encourager

les élites et la jeunesse d’Afrique à commencer à penser avec courage dès

aujourd’hui, sans attendre une explosion sociale généralisée. La jeunesse d’Afrique

est en quête d’une vision qui puisse porter son enthousiasme. Les alternatives qui se

présentent à elle actuellement mènent toutes à la ruine et à la destruction.

Les plus désespérés se lancent dans un voyage à

travers les déserts, les océans et les montagnes en

espérant atteindre l’Europe où les attend une vie

meilleure. Très peu parviennent à destination et

I

52

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

ceux qui y arrivent risquent l’exploitation sexuelle

ou de travail.

Autre alternative offerte à la jeunesse africaine : rejoindre un mouvement armé afin

de contrôler un territoire ou renverser le gouvernement. Les chefs de guerre

contemporains sont devenus des modèles pour de nombreux jeunes défavorisés qui

ont enduré l’humiliation et la désillusion de la part des quelques riches familles de

leur pays. Avec un Kalachnikov, vous compensez le manque d’éducation ou le fait

d’être né dans le mauvais groupe ethnique et vous pouvez mettre un terme à des

années de frustration. C’est la voie rapide pour passer de quantité négligeable à

celui qui dicte les règles. Cette « carrière » n’est à l’évidence pas acceptable et ne

bénéficie pas à l’intérêt général.

La montée des groupes islamistes est une sous-catégorie qui relève de la

précédente. La religion peut être utilisée pour instaurer un sentiment d’identité

profond et une vision irrésistible, y compris pour ceux qui vivent dans les

circonstances les plus pénibles. En Algérie, en Somalie et ailleurs, des jeunes

désenchantés sont attirés vers une forme violente de l’Islam sous le prétexte de

restaurer leur dignité et au nom d’une gloire passée idéalisée. On ne peut pas lutter

contre ce genre de promesse en conseillant à ces jeunes : « respectez les règles,

travaillez dur et un jour peut-être vous aurez du travail ». C’est particulièrement

impossible dans les pays où ceux qui se trouvent au sommet de la pyramide ont

enfreint toutes les règles de la dignité humaine pour y parvenir.

La jeunesse africaine a besoin d’une vision courageuse et d’idées pour l’avenir.

Quelque chose qui puisse l’inspirer. En quoi elle peut croire. Qui puisse donner à ces

jeunes une chance d’intégrer le monde des nations développées de leur vivant sans

devoir quitter leur pays natal.

Qu’est-ce qui rend possible un changement

considérable en Afrique ?

Lorsque les toiles d’araignées s’unissent, elles peuvent emprisonner un lion.

Proverbe éthiopien

e but de Réparer l’Afrique est de bâtir un mouvement populaire qui

participerait aux efforts de développement avec une approche bottom-up

(ascendante). Personne n’est aussi intelligent que tout le monde ensemble.

Si nous réussissons, ce que nous accomplirons pour le développement équivaudra à

ce que Google a réalisé pour l’information…

Avant Google, le savoir était réservé à petit nombre (quelques experts et quelques

lieux comme les bibliothèques). Aujourd’hui, toute personne instruite peut accéder

au savoir combiné stocké dans toutes les bibliothèques en l’espace de quelques

minutes. Cela donne une nouvelle signification à la notion d’ « auto-apprentissage ».

Le rôle de Google est de rassembler et classer les millions de pages Web créées par

des millions d’individus.

L’encyclopédie en ligne Wikipédia représente un autre exemple magnifique de la

puissance et de la sagesse de la foule. Le journalisme citoyen est également

caractéristique de l’utilisation de la technologie par les individus afin de se faire

entendre et d’influencer les évènements, parce qu’ils en ont plus qu’assez des

modes de fonctionnement top-down (hiérarchiques) facilement contrôlable et

g

énéralement utilisés par les élites d’Afrique et d’ailleurs.

L

61

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

L’intelligence collective rend le projet des 4 Super Etats réalisable alors qu’il ne

l’était pas auparavant. Le principal facteur de cette réalisation est la très grande

disponibilité de la communication sur l’Internet et par la téléphonie mobile.

Si je dois résumer le mouvement Réparer l’Afrique en une seule phrase, ce serait :

Développement Citoyen par la Technologie.

62

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

14

Comment pouvez-vous aider ?

Tout le monde croit qu’il peut refaire le monde, mais personne ne pense à se changer lui-même...

Léon Tolstoï, écrivain russe, 1828-1910

n grand nombre de prestigieux citoyens du monde ont déjà pris une part

active pour aider l’Afrique à décoller. Inspirez-vous d’eux et suivez

l’exemple de ceux que nous considérons comme des Africains Honoraires :

Oprah Winfrey – première milliardaire noire, Oprah est la plus philanthrope des Afro-

Américains, et consacre du temps et de l’argent aux questions fondamentales qui

touchent beaucoup d’Africains. Son réseau caritatif Angel Network recueille des dons

pour aider les enfants africains frappés par la pauvreté et le SIDA. Oprah a

récemment investi 40 millions de $ dans une école pour jeunes filles en Afrique du

Sud afin de les aider à surmonter leur situation économiquement défavorisée. <

/p>

Bill et Melinda Gates – Bill et Melinda Gates ont lancé

à travers la Gates Foundation,

et en partenariat avec la Rockefeller Foundation, une campagne pour accroître la

productivité agricole en Afrique. La fondation espère réduire la pauvreté et la faim en

utilisant les technologies vertes. La Gates Foundation a déjà donné plus de 100

millions de $ pour participer à cet effort.

Barack Obama – Premier président noir des Etats-Unis, Obama a pour objectif

d’alléger les problèmes auxquels les nations africaines font face. Après une visite au

U

63

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

village kenyan de son père, il a exhorté le Kenya à éradiquer la corruption des

pouvoirs publics. Lors de sa tournée africaine, Obama s’est également fait le porteparole

de l’instauration d’une réaction plus efficace face à l’épidémie du SIDA en

Afrique.

Bono – Il est l’un des plus fervents acteurs de la lutte pour l’éradication de

l’épidémie du SIDA, et a organisé de nombreux concerts dont les recettes ont été

consacrées à la sensibilisation au SIDA et à la recherche. Bono est également

défenseur de la croissance du commerce avec l’Afrique comme moyen d’aider les

pays en difficultés. En 2007, Bono a reçu la Médaille de la Liberté pour son action

militante.

Mia Farrow – Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, Mia Farrow a pour

objectif d’attirer l’attention sur la crise au Darfour. Elle participe activement depuis

2007 à la campagne « Dream for Darfur », qui a mis en lumière le soutien de la Chine

au gouvernement soudanais. Pendant les J.O. de 2008, Mia Farrow est allée jusqu’à

prendre la parole depuis un camp de réfugiés soudanais.

Peter Gabriel – Scandalisé par les violations des droits de l’homme, Peter Gabriel

décida de co-créer WITNESS, une organisation qui fournit de l’équipement et des

formations aux organisations locales du monde entier afin qu’ils puissent accumuler

les preuves des violations des droits de l’homme. Peter Gabriel, aux côtés de Nelson

Mandela, est membre de Global Elders, une organisation qui a pour but d’aider

à

résoudre les conflits internationaux. En 2007, Peter Gabriel a lancé un « YouTube »

des droits de l’homme.

Paul Simon – Chanteur et auteur-compositeur, Paul Simon prit part au disque « We

are the World » afin de récolter des fonds contre la famine en Afrique. Peu de temps

64

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

après le succès de la chanson, Paul Simon reçut un Grammy Award pour son disque

Graceland. Paul Simon a introduit la musique africaine et ses interprètes, dont

Ladysmith Black Mambazo, au public américain avec Graceland.

Danny Glover – En 1999, Danny Glover a fait un don d’un million de dollars au Forum

TransAfrica, qui lutte pour des politiques constructives à l’égard de l’Afrique. En tant

que président du groupe, Danny Glover a activement participé à la sensibilisation

envers les problèmes qu’affrontent de nombreuses nations africaines, dont la

question des dettes publiques et les rivalités tribales. Danny Glover s’est également

prononcé de manière vive au sujet de l’épidémie du SIDA en Afrique.

Muhammad Ali – Après avoir abandonné son nom d’esclave Cassius Clay,

Muhammad Ali devint un modèle exemplaire de la victoire contre le racisme

déshumanisé. Champion de boxe à la retraite, Ali servit d’ambassadeur international

pour le Jubilé 2000 dans l’espoir d’éliminer la dette du tiers monde. Toute sa vie, Ali

n’a jamais abandonné son engagement en faveur des peuples africains.

Michael Jackson – En 1985, Michael Jackson fut une force motrice de la réalisation

du disque caritatif « We are the world ». Ce disque, parmi les meilleures ventes de

tous les temps, a permis de lever des millions de dollars contre la famine en Afrique

et contre la pauvreté. Plus récemment, il a décidé d’aider le Rwanda, notamment en

apportant sa contribution à l’éducation et à la santé des enfants.

Toni Morrison – Première femme noire à être lauréate du Prix Nobel de littérature,

Toni Morrison a réintroduit la littérature afro-am

éricaine au grand public. Les

personnages de Toni Morrison, qui se focalise sur les vies des femmes afroaméricaines,

dépassent les stéréotypes traditionnels de la représentation des noirs.

65

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

Son roman

Beloved, lauréat du Prix Pulitzer est souvent considéré comme le plus

grand roman américain de ces 25 dernières années.

Sidney Poitier – Afin de soutenir la Croix Rouge et l’initiative contre la rougeole,

Poitier est allé au Bénin pour encourager la sensibilisation pour ce programme.

Acteur talentueux, Sidney Poitier a délibérément rejeté les rôles de noirs stéréotypés

et fut un modèle positif au cinéma pour un grand nombre de jeunes. L’ancien

président sud-africain Nelson Mandela a choisi Poitier pour interpréter son

personnage dans un téléfilm biographique.

Fidel Castro – Récompensé de l’Ordre des Compagnons Sud-Africains en 2009,

Castro a joué un rôle considérable dans la fin du racisme et de l’apartheid de par son

amitié avec l’Afrique du Sud. Les chefs rebelles d’Afrique, luttant contre les forces

impérialistes, se sont reconnus dans les idées politiques radicales de Castro. Castro

a également favorisé un sentiment de fierté et de bonne volonté envers l’Afrique au

sein de son peuple.

Michael Jordan – Michael Jordan est l’un des plus grands joueurs de basket

professionnel de tous les temps et une icône pour la génération actuelle. Il se

consacre actuellement aux oeuvres humanitaires et s’engage fortement avec Boys

and Girls Club of America. Il organise son propre tournoi caritatif de golf et a

récemment ouvert un centre communautaire à Chicago.

Prince – Choqué par l’effrayante statistique qui révèle qu’un tiers des personnes

atteintes par le SIDA vivent en Afrique, Prince fait don de recettes de concerts au

profit de la lutte contre le SIDA. Il contribue également à la lutte contre la famine

chez les Africains défavorisés. En 1985, Prince prit part à l’émission télévisée « We

are the world » qui collecta des fonds pour l’Afrique.

66

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

Naomi Campbell – Top model et reine du glamour, elle soutient de nombreuses

oeuvres caritatives et des initiatives pour l’Afrique. Dans le cadre du Festival

« THISDAY » Africa Rising, elle a visité de nombreux hôpitaux pour enfants au Nigeria.

Elle défend également la cause de US Doctors for Africa, qui vise à faciliter l’accès

aux prestations médicales en Afrique, et de « First Ladies of Africa ».

Emmanuelle B

éart – Ambassadrice de l’UNICEF, Emmanuelle Béart est une

opposante farouche et active à la politique d’immigration de la France. Outrée par

l’expulsion des réfugiés africains, elle s’est enchaînée à une barrière pendant une

manifestation. Cette démonstration de soutien eut pour conséquence son arrestation

et la rupture de son contrat de mannequin chez Dior.

Jacques Attali – Natif d’Algérie, l’économiste français Jacques Attali a créé

l’organisation non lucrative PlaNet Finance. L’objectif d’Attali avec PlaNet Finance est

de réduire la pauvreté grâce au développement de la microfinance dans les pays en

développement. Attali s’efforce de donner accès aux services financiers comme la

banque aux populations pauvres, afin de les aider à être plus prospère.

Henry Louis Gates – critique littéraire très connu, Gates lutte pour l’entrée de la

culture noire dans les programmes universitaires am

éricains. Gates préserve

également des textes historiques dans le cadre du projet Black Periodical Literature.

Sa réputation amena Gates à témoigner lors du procès pour obscénité de 2 Live

Crew, lors duquel il défendit les prétendues obscénités en raison de leurs origines

culturelles afro-américaines.

Mohamed Yunus – Lauréat du Prix Nobel de la Paix en 2006, le Dr Yunus dirige la

Bank Grameen du Bengladesh. Emue par ceux qui sont touchés par la pauvreté dans

le Tiers Monde, la banque du Dr Yunus accorde des prêts à court terme sans

67

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

garanties aux pauvres. Ces prêts permettent à leurs bénéficiaires de rompre le cycle

de la pauvreté.

Jim Brown – Star du football américain, Jim Brown a inspiré de nombreux jeunes à

travers son dévouement et son énergie. Brown a mis sa célébrité à profit pour lancer

le programme Amer-I-Can. Il donne des formations en gestion de vie aux enfants en

proie à la violence des gangs dans différentes villes et prisons américaines.

Harry Belafonte – Organisateur de la chanson caritative pour l’Afrique « We are the

world », Harry Belafonte est un ambassadeur de l’UNICEF. Depuis sa nomination, il a

voyagé dans toute l’Afrique et attiré l’attention sur de nombreux problèmes. En

2001, il mit ainsi en lumière le problème du SIDA en Afrique du Sud et en 2004 il

parla en faveur d’une meilleure éducation au Kenya.

Spike Lee – Réalisateur controversé, Spike Lee ambitionne de dépeindre les

différentes facettes de la vie des Afro-Américains. Avocat de l’égalité raciale, Spike

Lee porte souvent un regard critique sur le racisme dans la sphère publique.

Honnête et ferme, le cinéaste ne renonce jamais à discuter de pauvreté, de crime et

du rôle des médias dans les relations entre les races.

Randall Robinson – Il créa l’organisation militante et de recherche TransAfrica Forum

et devint célèbre pour son opposition passionnée au régime de l’apartheid en Afrique

du Sud. Il est également l’auteur de « The Debt: What America Owes to Blacks » (La

dette : ce que l’Amérique doit aux Noirs).

Hugo Chavez – Passez outre les commentaires chocs et les fanfaronnades macho, et

vous verrez un homme qui a refaçonné l’Amérique Latine par sa révolution

(pacifique) bolivarienne. Il a réalisé cela en contournant les élites et en s’adressant

68

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

directement aux masses populaires. Le président vénézuélien peut être vu comme

un Fidel Castro, la richesse pétrolière en plus.

George W. Bush – Ce choix peut sembler surprenant, mais l’ancien président

américain fut très efficace lorsqu’il s’est agi de sa politique et de son action

africaine. Des millions de personnes ont bénéficié de son Plan d’Urgence contre le

SIDA. Il fut également l’un des plus farouches avocats de l’annulation de la dette sur

un niveau jamais atteint avant. Et il l’a fait sans tapages.

Son Altesse le Prince Al Waleed Bin Talal Al Saud – Fervent croyant dans le potentiel

économique de l’Afrique, le prince a investi plusieurs millions de dollars dans de

nombreux pays africains. Il a récemment mis en place un fond d’investissement privé

orienté sur l’Afrique qui gère plus de 500 millions de dollars.

Son Altesse l’Aga Khan, Prince Karim Al Hussaini – L’Aga Khan, qui a passé son

enfance au Kenya, a lancé un grand nombre d’initiatives économiques et sociales en

Afrique de l’Est et de l’Ouest. La communauté ismaélienne qu’il dirige a des liens de

longue date avec plusieurs pays d’Afrique de l’Est.

Graham Hancock – Auteur britannique qui, le premier, a révélé la corruption dans le

système des aides mondiales dans son livre-choc, « Les nababs de la pauvreté ». Il

s’intéresse particulièrement aux mystères anciens. Ses livres, dont le Signe et le

Sceau, se sont vendus à plus de cinq millions d’exemplaires dans le monde entier.

L’héritage de la grandeur

Nous honorons également tous ces grands Africains qui nous ont quittés, et dont les

contributions et l’exemplarité nous ont rendus fiers pendant leur séjour sur cette

planète :

69

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

Miriam Makeba – Chanteuse sud-africaine et militante des droits civiques, Miriam

Makeba est souvent appelée Mama Africa. Née à Johannesburg, Miriam Makeba

témoigna contre l’apartheid en Afrique du Sud en 1963 devant l’ONU, ce qui eut pour

conséquence la déchéance de sa citoyenneté sud-africaine. En 1990 toutefois,

Nelson Mandela la persuada de rentrer dans son pays.

Stephen Biko – Opposant actif de l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 60

et 70, Biko s’acharna à conscientiser les citadins noirs à travers le mouvement Black

Consciousness. La fameuse phrase « black is beautiful » est de lui, et cette phrase

garde encore sa valeur aujourd’hui. Mort pendant sa détention par la police, Biko

devint un martyr du mouvement anti-apartheid.

Julius Nyerere – Premier président de la Tanzanie, Nyerere était enseignant avant

d’entrer dans la scène politique. Appelé « Père de la nation », Nyerere voyagea dans

tout le pays pour inciter les chefs tribaux locaux à soutenir l’indépendance. En raison

de son honnêteté et de son charisme, Nyerere parvint à libérer son pays sans guerre

ni violence.

Houari Boumediene – En 1965, trois ans après que l’Algérie eut déclaré son

indépendance de la domination française, Boumediene s’empara du pouvoir par un

coup d’état non violent. Boumediene industrialisa l’Algérie et se servit de la manne

pétrolière pour alimenter la croissance économique. Adoptant une politique

étrangère neutre, Boumediene entretint des bonnes relations aussi bien avec les

nations communistes que capitalistes et promut la coopération mondiale. Il était

réputé pour son intégrité.

Léopold Sedar Senghor – Poète et intellectuel, Senghor fut le premier président du

Sénégal pendant vingt ans. Il fut également le premier Africain membre de

70

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

l’Académie Française. Il fut le fondateur du Bloc Démocratique Sénégalais, et est

considéré comme l’un des plus grands penseurs africains du XXe siècle.

Thomas Sankara – Suite à son coup d’état en 1983, Sankara devint le président du

Burkina Faso à seulement 33 ans. Pendant sa présidence, il améliora la condition

féminine en faisant d’elles des éléments actifs à part entière de son gouvernement.

Révolutionnaire, Sankara vendit toute la flotte de Mercedes du gouvernement et fit

de la Renault 5 la voiture officielle de service.

Patrice Lumumba – Leader anti-colonial africain, Lumumba aida son pays en luttant

pour l’indépendance et contre la Belgique en 1960. Il fut le premier à être élu

premier ministre de la République du Congo. Malheureusement, il ne demeura à son

poste que 10 semaines avant qu’un coup d’état militaire n’entraînât son

emprisonnement et son assassinat controversé.

Habib Bourguiba – Père fondateur et premier président de la Tunisie, Bourguiba

appliqua de nombreuses politiques modernes pendant son mandat. L’amélioration

de l’éducation était une priorité pour Bourguiba, mais il mit également en oeuvre de

nombreuses décisions pour développer les droits des femmes.

Gamal Abdel Nasser – Deuxième président de l’Egypte, Nasser dirigea la Révolution

Egyptienne en 1952 et industrialisa l’Egypte. Célèbre pour sa politique nationaliste et

ses sentiments anti-coloniaux, Nasser inspira de nombreuses révolutions dans les

autres pays africains. Les populations arabes voient en Nasser une icône de la

noblesse et de l’indépendance arabe.

Ahmadou Ahidjo – Après l’indépendance du Cameroun en 1960, Ahidjo devint le

premier président de cette nation. Malgré des inclinations dictatoriales, le règne

absolutiste d’Ahidjo donna du sens et de la force au Cameroun. Un peu plus

71

2009 © TJT | www.FixingAfrica.com/fr

conservateur que ses autres homologues dirigeants africains, Ahidjo fit du Cameroun

l’un des pays les plus stables et prospères d’Afrique.

S. B. J. Oshoffa –Oshoffa fonda l’Église du Christianisme Céleste suite à une

expérience traumatisante. Appelé le Prophète, le Pasteur et le Fondateur, Oshoffa fut

le chef suprême de l’église et détenait une autorité religieuse incontestable. Sa mort

en 1985 entraîna toutefois une succession de luttes de pouvoir au sein de l’église.

Hassan al-Banna – Réformateur égyptien, al-Banna créa avec succès les Frères

Musulmans. Se basant sur l’Islam, les Frères Musulmans firent face aux problèmes

de colonialisme, de couverture médicale, d’éducation, de nationalisme et même

d’allocation des ressources naturelles. L’attirance des couches populaires envers ce

mouvement et leur intérêt pour ces problèmes permirent à al-Banna de donner à la

confrérie une base loyale et considérable.

72

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents