Une bonne fois pour toutes
De 53 pays à la traîne à 4 Super Etats d’ici 2030
Tidjani 'Jeff' Tall
Une bonne fois pour toutes
Dans l’esprit de l’Open Source, vous avez le droit de distribuer cet ouvrage en partie
ou dans sa totalité. Aucune permission n’est nécessaire, de la part de qui que ce
soit. Dans une orientation « jeu à somme nulle » : si je vous donne mon livre, il n’est
dès lors plus en ma possession, et vous pourriez ne pas me le rendre. Le monde
numérique est celui de l’abondance : vous pouvez donner un livre électronique à un
million de personnes tout en gardant votre exemplaire. Les idées présentées dans
La vision: Africa 2030
L’unique chose qui peut résoudre la plupart de nos problèmes est la danse.
James Brown, Parrain de la Soul
t nous devons nous mettre à danser
très vite. . . L’Afrique doit de toute
urgence intégrer ses économies. L’approche en solitaire qui marqua les
efforts de développement de l’Afrique depuis l’indépendance s’est
caractérisée par un échec total. Les pays d’Afrique et ceux sur qui ils dépendent
fortement doivent se rendre à l’évidence que leur survie et leur développement ne
peuvent se réaliser que par leur assemblage en des entités politiques viables.
Notre objectif est d’amener les citoyens de tous les pays africains aux niveaux de vie
des pays développés d’ici 2030. L’atteinte de cet objectif implique que l’Afrique et le
monde entreprennent des mesures stratégiques afin de dépasser le modèle actuel
des 53 pays en difficultés pour les amener à se regrouper en 4 Super Etats.
La vision 2030 pour l’Afrique:
4 Super Etats appelés EGYPTE, KONGO, NIGERIA &
KENYA
Si ces Super Etats existaient aujourd’hui :
EGYPTE
serait la 11e économie mondiale
KONGO
serait la 17e économie mondiale
NIGERIA
serait la 18e économie mondiale
KENYA
serait la 44e économie mondiale
L’Afrique doit, et peut, passer de la pauvreté au redressement économique. Elle doit
également franchir la phase de redressement pour parvenir à la prospérité
économique. Il est temps que la vieille garde soit relevée de ses responsabilités
dysfonctionnelles. Il est temps que la nouvelle génération – les Obamas, en quelque
sorte – prennent les responsabilités et guident l’Afrique vers une existence où la
contribution prend le pas sur la dépendance.
“Yes We Can” (Oui, nous le pouvons)
De la même manière que le slogan de campagne
désormais historique de Barack Obama, « Yes We
Can ! », a insufflé une énergie exceptionnelle aux
Américains qui étaient en quête désespérée d’un
nouveau sens pour leur nation, les peuples
d’Afrique et du monde entier doivent également
croire en la possibilité d’un changement
considérable en Afrique.
Les avantages de l’adoption de l’attitude « Yes
We Can » lorsqu’il s’agit de l’Afrique ?
La misère peut être éradiquée, le bien-être des pauvres et des faibles peut
être relevé.
Un accès aux biens et services de première nécessité, pour la survie et le
bien-être des personnes.
Des services tels que l’éducation, la couverture maladie, et les transports
peuvent être plus accessibles et disponibles.
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Un affaiblissement de la dépendance envers les biens et services
importés.
Les Super Etats que nous proposons peuvent également assurer les garanties
fondamentales et la sécurité que tout Etat se doit d’offrir à ses citoyens. Au lieu de
cela, de nombreux pays soi-disant souverains ne peuvent même pas à l’heure
actuelle protéger leurs populations des multiples petits groupes rebelles. Certains
d’entre eux sont même les prédateurs de leurs propres populations.
L’Afrique n’a que ses yeux pour pleurer
Il faut absolument choyer toutes les nouvelles idées ou initiatives susceptibles de faire la différence
pour l’Afrique.
Wangari Maathai, militante et Prix Nobel
l y a une expression populaire en Afrique qui exprime l’idée selon laquelle la
plupart des Africains « n’ont que leurs yeux pour pleurer ». Cela signifie que
beaucoup considèrent qu’ils n’ont que des faibles ressources à leur disposition
et que leur potentiel de croissance est limité. Qu’il n’y a plus d’espoir.
Alors même qu’il peut être facile de
supposer que les fiertés nationales et les
conflits locaux qui datent de temps
immémoriaux amèneraient les peuples à
rejeter la notion même des 4 Super Etats,
cette supposition n’est pas valide :
Dans l’état actuel des choses, seuls l’élite et les chefs de guerre connaissent
la prospérité. Plus les Africains verront qu’on peut changer la manière dont
les choses sont à l’heure actuelle, plus le monde sera surpris par leur
capacité à embrasser des changements considérables.
Si, après tout, des Américains de tous horizons ont pu tellement vouloir le
changement promis par celui qui était encore le candidat Barack Obama, qui
peut affirmer que les Africains ne vont pas adhérer massivement à l’idée forte
des 4 Super Etats ?
La prochaine et ultime étape de l’évolution de l’Afrique est la formation de Super
Etats, une réunification qui permettra de faire face à toutes les situations et à agir
efficacement et pour de bon dans le meilleur intérêt de cette petite planète qui est la
nôtre.
Pourquoi un changement audacieux et radical est nécessaire
L’échelle et la portée des défis auxquels l’humanité a à faire face s’accroîtront
exponentiellement au cours du XXI
e siècle. Ces défis seront climatiques, médicaux,
résulteront des déséquilibres démographiques, des migrations massives, d’une
raréfaction des ressources naturelles, et d’autres choses encore. Les problèmes que
le XX
e siècle eut à affronter, comme un taux de chômage à 10%, les sécheresses, les
mouvements rebelles, les trafiquants de drogue, le SIDA et les dictatures
apparaîtront comme un jeu d’enfant en comparaison des épreuves que nous aurons
à subir.
Le monde entier, et les Africains en particulier, sont fortement redevables aux
dirigeants de la Chine et de l’Inde. Toutes choses égales par ailleurs, si ces deux
pays disposaient du même taux par habitant de catastrophes d’origine humaine que
l’Afrique, les ressources humanitaires auxquelles les pays africains ont accès
seraient pratiquement divisées par quatre. Pour chaque groupe de médecins, de
médicaments essentiels et de rations alimentaires pour enfants qui sont à l’heure
actuelle accessibles aux Africains en temps de crise, les trois quarts auraient été
envoyés en Chine et en Inde.
En période de crise, les grands pays pauvres sont plus efficaces que les petits pays
pauvres. Ils disposent en effet des moyens nécessaires pour faire face aux situations
d’urgence et préserver l’ordre public. La taille d’un pays est également un facteur
dissuasif considérable face aux voisins opportunistes qui désireraient tirer profit
d’une période difficile pour attaquer un pays petit ou vulnérable (quel voisin oserait
attaquer la Chine même si celle-ci traversait une période de faiblesse ?)
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Changement climatique
De tous les continents, l’Afrique est celui qui contribue le moins au réchauffement
climatique. Il est alors particulièrement injuste que l’Afrique soit le continent le plus
durement touché par les changements climatiques. La cause en est que certaines
zones font déjà l’objet d’une forte pluviométrie, à l’exemple de la Ceinture Pluvieuse
Equatoriale. Les précipitations dans ces zones vont de plus en plus s’accroître alors
que les zones qui ont une faible pluviométrie, comme la région du Sahel, les verront
davantage se réduire.
Cette situation doit être considérée avec attention étant donné que le changement
climatique peut déjà être vu comme responsable d’une hausse des problèmes de
santé comme le paludisme, la méningite et la dengue. D’une manière plus précise,
le défi que l’Afrique a à relever face au changement climatique tient à la manière
dont les nombreux facteurs qui pèsent sur elle, à l’instar de la propagation du
VIH/SIDA, des conflits ou de la privatisation des ressources ont tendance à confluer
vers les conséquences du réchauffement climatique mondial. Ainsi, par exemple :
En 2002, la famine qui résulta de la sécheresse et qui frappa des millions de
personnes en Afrique Australe fut aggravée par la faiblesse de la capacité de
résistance d’une grande partie de la population, fortement touchée par le
VIH/SIDA.
Le Rwanda des années 90 est une autre illustration, avec une succession de
calamités qui donnèrent naissance à l’une des crises humanitaires les plus
tragiques de notre ère. Les inévitables pressions politiques et économiques
s’affichèrent sous leurs aspects les plus abjects lorsque les ressources de la
région s’épuisèrent tandis que le nombre d’habitants se multipliait
exponentiellement.
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Selon Antony Nyong, professeur en études environnementales à
l’Université de Jos, au Nigeria, « le changement climatique est
susceptible d’annuler même les petits progrès que la plupart des pays
africains ont atteint jusqu’à maintenant en matière de développement. »
Les programmes pour l’Afrique de l’ONU, comme « Greater Horn of Africa Initiative »
(Initiative Grande Corne de l’Afrique), sont orientés vers des efforts
environnementaux destinés à sauver des dizaines de milliers de vies, à prévenir les
conflits armés, et à éviter les interventions internationales fort coûteuses. Leur but
est de s’attaquer aux causes fondamentales des problèmes environnementaux qui
font que la sécheresse entraîne la famine, et la famine entraîne les guerres civiles.
La crise du SIDA résulte en des pressions économiques davantage accrues sur les
nations africaines, et épuise les ressources économiques dont elles ont tellement
besoin pour mettre en place une gouvernance stable et un avenir économique
radieux.
Et pire encore, à elle seule, la crise du SIDA décime toute une génération de jeunes
africains.
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Crise de la jeunesse africaine
Au moment où ces lignes sont rédigées (Mai 2009), l’essentiel des titres de la presse
internationale et de l’attention mondiale est focalisé sur les pirateries contre les
navires de commerce qui ont lieu au large des côtes somaliennes. Ces actes de
pirateries sont le fait de jeunes somaliens opportunistes et armés, dans le but exprès
de prendre en otage les équipages des navires occidentaux – un
business très
lucratif, de l’ordre du million de dollars par otage.
Alors que ces crimes de haute mer fortement médiatisés ont lieu depuis quelques
années, des faits bien plus lourds de conséquence entre Africains et d’autres jeunes
défavorisés méritent également qu’on s’y penche. Des milliers d’enfants et de jeunes
adultes ont été frappés par la guerre civile ces deux dernières décennies au Libéria,
en Angola, au Tchad, au Burundi, au Sierra Leone, en République Démocratique du
Congo et en Somalie, et sont devenus victimes de ce qu’on qualifie d’ « enfance
volée ».
Sans aucun espoir de bénéficier du progrès social et de développer leurs
compétences, un nombre trop important de jeunes marginalisés vivent de cette
manière :
Au Kenya, le mouvement si mystérieux des jeunes Mungiki a mis sous les feux
des projecteurs internationaux la fragilité des nouvelles démocraties
africaines. On estime que les Mungiki sont composés de près de 2 millions de
personnes, essentiellement des jeunes de moins de 30 ans. Près de 400.000
d’entre eux sont des femmes. Leurs poussées violentes et anarchistes ne
répondent à aucun objectif de changement.
L’ancien chef de guerre et président du Libéria, Charles Taylor, a recruté un
groupe d’enfants soldats libériens et sierra-léonais dans son Front National
Patriotique, et en fit les tristement célèbres Small Boys Unit (SBU).
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De même, un groupe d’extrémistes chrétiens issu de l’Armée de Résistance
du Seigneur (LRA) en Ouganda se joignit aux militants islamistes du Soudan
qui ont financé sa guérilla contre le gouvernement de Yoweri Museveni.
Les chefs de guerre sont un problème universel. Ils ont terrorisé et tué des victimes
civiles aussi bien dans l’ancienne Union Soviétique qu’en Colombie, en Asie Centrale
ou en Extrême Orient. Les chefs de guerre africains semblent toutefois relever d’un
phénomène d’une portée systémique. Revenus de leurs illusions à cause des forces
de la mondialisation économique,
De nombreux jeunes Africains sont attirés par une fusion des idées radicales,
de Che Guevara et Malcolm X à Karl Marx.
D’autres s’inspirent des mouvements politico-religieux, à l’instar de Dini ya
Kibangu au Congo ou Dini ya Msambwa et les Legio Maria au Kenya.
Plus récemment, les jeunes africains ont intégré les tactiques et les
représentations de la violence mondialisée, en adoptant des sobriquets tels
que Baghdad Boys ou Talibans. Les Mungiki du Kenya sont allés jusqu’à
enlever et décapiter leurs ennemis sur le modèle de leurs héros irakiens.
Des théoriciens sociaux avancent l’hypothèse selon laquelle le colonialisme a non
seulement entraîné une dissociation dans la politique africaine qui a empêché
l’apparition d’Etats africains indigènes et pleinement accomplis, mais a également
cristallisé et exalté des éléments des structures précoloniales « traditionnelles » de
despotisme décentralisé, dont le patrimonialisme.
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Avec le temps, ces mouvements ont donné
naissance à des jeunes soldats qui s’inspirent des
styles de gouvernance de dirigeants nationaux
comme Mobutu Sese Seko du Congo, Mengistu
Haile Mariam d’Ethiopie et Samuel Doe du Liberia
– tous s’étant brillamment illustrés dans la
conduite de leurs pays vers le chaos et l’anarchie.
L’étendue et la complexité de la
crise de la jeunesse africaine
Dans la foulée du 11 septembre 2001, le « terrorisme » devint rapidement le cadre
d’analyse des réactions politiques face au militantisme de la jeunesse africaine. Les
jeunes musulmans du continent sont de plus en plus sous la menace d’un
recrutement de la part d’organisations terroristes comme Al-Qaeda.
Les gouvernements africains, ainsi que les étrangers concernés par la situation,
mirent au point un certain nombre de scénarios afin de traiter ces activités.
Toutefois, dans la droite ligne de notre vision pour soigner l’Afrique, nous intégrons le
camp de ceux qui appellent les pays en développement à investir dans leurs
jeunesses, qui autrement ne verraient pas d’autres alternatives pour leur bien-être et
leur accomplissement.
Des investissements destinés à améliorer l’éducation, les systèmes de santé et la
formation professionnelle de la jeunesse africaine permettront d’endiguer la
pauvreté et ses ravages sur tous les autres aspects de la vie africaine. Ce n’est que
par une forte croissance économique, un amoindrissement de la pauvreté, la
création d’emplois et la diminution des risques de tensions sociales et d’instabilité
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que le phénomène des chefs de guerre cessera d’être une alternative intéressante,
voire l’unique alternative pour beaucoup.
L’immense majorité de la population mondiale âgée de 12 à 24 ans, soit 1,5
milliards d’individus, vit en Afrique. Il s’agit du plus grand groupe de jeunes de
l’histoire, dont près de 90 % (1,3 milliards) vivent dans les pays en voie de
développement ou du « Tiers Monde ».
Assurer l’avenir
Utilisons une analogie du secteur des assurances pour comprendre ce problème de
masse critique. Imaginons qu’une compagnie d’assurance détienne un portefeuille
de clients résidant en Afghanistan en temps de guerre. Elle ne pourra jamais
collecter des primes suffisantes pour couvrir les risques inhérents à leurs activités et
ne pourra jamais indemniser les dommages qui surviennent régulièrement. Si la
même compagnie détenait un portefeuille réparti dans tous les pays asiatiques, les
profits qu’elle tire des zones pacifiques vont plus que compenser les dépenses dans
les zones de conflits.
Les quatre Super Etats que nous proposons seront mieux à même d’affronter les
crises, naturelles ou résultant de l’action de l’homme, que n’importe lequel des Etats
actuels du continent pris isolément. Ceci ferait disparaître un fait honteux que les
Africains subissent depuis des générations : en temps de crise, vous ne voyez
quasiment pas d’Africains parmi les sauveteurs, vous voyez des Occidentaux.
La plupart des pays africains dépendent de l’aide étrangère pour survivre. Ces aides
sont dommageables pour la conscience collective d’un pays.
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Le changement de paradigme: donner le
pouvoir au peuple
Je rêve d’une Afrique en paix avec elle-même.
Nelson Mandela, ancien président sud-africain
’Afrique a besoin d’une nouvelle génération de dirigeants. Elle a besoin de
visionnaires, qui viennent d’en-dehors des sphères d’influence
traditionnelles. L’Afrique requiert des dirigeants capables de collaborer pour
lutter contre les problèmes généralisés qui la ravagent.
Des dirigeants enthousiastes à l’idée d’unir les Africains par la coopération
économique et culturelle et les échanges éducatifs : voilà ce dont l’Afrique a besoin,
et non de ceux qui persistent à diviser les Africains à travers des guerres égoïstes.
Ce n’est qu’avec l’ascension d’une nouvelle race de dirigeants que les peuples
d’Afrique pourront se débarrasser de la pauvreté, des épidémies, des guerres, de la
famine, des crises économiques, de la paralysie politique et de l’insécurité totale.
Ces cancers ne disparaîtront qu’avec des changements drastiques.
Abandonnons le statu quo
Le continent africain est fertile en ressources naturelles, dont l’or, le diamant, le
coltan, le bois et d’autres ressources naturelles. Elle est également riche en
ressources humaines : industriels, ingénieurs de toutes les spécialités, médecins,
L
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architectes, planificateurs, techniciens, scientifiques, banquiers et investisseurs,
tous disposant des qualifications, de l’expertise et de l’immense expérience qui
permettrait de transformer l’Afrique.
Comment se fait-il alors que ces nombreux atouts, aussi bien naturels qu’humains,
ne soient pas mieux exploités au profit de l’Afrique et du monde? La réponse tient
aux gouvernances le plus souvent vaines et corrompues qu’on trouve sur le
continent.
La plupart des dirigeants africains sont totalement décalés par rapport à la réalité
quotidienne des Africains. Pire encore, ils sont à court d’idées pour traiter les
problèmes économiques et sociaux qui noient leurs pays. Ce style de gouvernance
controversé a favorisé et entretenu la pauvreté dans pratiquement toutes les
sociétés africaines.
Diriger, suivre ou arrêter de barrer le chemin
L’histoire nous apprend que ce sont les dirigeants d’une société qui déterminent son
succès. En période de crise économique, de pauvreté ou de guerre, les dirigeants
d’une nation ont la responsabilité de prendre des difficiles décisions économiques et
militaires afin de préserver la sécurité et la prospérité de la société.
Cela ne veut pas dire que l’incompétence et la corruption ne touchent pas les
dirigeants des autres nations, mais sur un continent qui comprend des douzaines de
nations où la pauvreté et la maladie sont tellement présentes au point de devenir la
norme chez la plupart, l’Afrique ne peut plus se permettre de persévérer dans sa
trajectoire actuelle. Il est temps de refaçonner le continent. La majorité de ceux qui
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accédèrent au pouvoir depuis les indépendances de 1960 ont malheureusement
perpétué les cycles suivants :
Intérêt porté davantage dans l’obtention de votes favorables que
d’assumer les responsabilités qui viennent avec ces votes.
Absence de responsabilité face à ses actes et faible tolérance aux
opinions opposées.
La corruption est récompensée, et aucun effort sincère n’est entrepris
pour l’éradiquer.
Les choix reposent sur les alliances tribales et non sur les résultats
économiques ou sociaux positifs.
Résultat : l’Afrique demeure le continent le plus sous-développé au monde. A travers
les immenses étendues du continent, l’Afrique a urgemment besoin de routes,
d’écoles et d’hôpitaux en bon états. Des services fiables de distribution d’eau et
d’électricité devraient exister. Les autres besoins infrastructurels comme les
technologies de l’information et de la communication devraient tout simplement faire
partie de l’avenir de l’Afrique.
Ce sont les briques de base de la création d’emploi, et qui vont donner à l’Afrique les
moyens d’affronter la concurrence mondiale et de réduire ses dépendances. Et si on
s’y prend dès maintenant, ne serait-ce pas le moment idéal pour le continent de
« devenir vert » en puisant dans les énergies solaires, géothermiques et autres
sources d’énergies renouvelables que l’on peut trouver dans le Sahara et dans la
Vallée du Grand Rift?
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Lors d’une allocution sur ce sujet en février 2009, le secrétaire général de l’ONU,
Ban Ki-Moon, a dit : « On peut retirer d’immenses gains des économies d’échelle que
les coopérations transfrontalières permettent. » M. Ban a également mis l’accent sur
le fait que de tels efforts « devraient être complétés par des partenariats publicsprivés,
la constitution de capabilités scientifiques et technologiques locales et des
investissements massifs dans l’éducation. »
Et pourtant, ces nobles entreprises pourraient ne jamais voir le jour en raison des
entraves posées par le statu quo en Afrique, dont :
Des gouvernements corrompus tristement réputés pour des graves
violations des droits de l’homme,
Les conséquences des maladies et virus mortels, notamment le
paludisme et le VIH/SIDA,
Un taux d’illettrisme extrêmement élevé,
Un faible accès aux capitaux étrangers, et
Des conflits militaires et tribaux fréquents, depuis les guérillas jusqu’au
génocide.
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Utiliser le pétrole pour le développement
Il est intéressant de noter que de 1995 à
2005, le taux de croissance économique de
l’Afrique s’est accru, avec une moyenne de
5% en 2005. Certains pays, notamment
l’Angola, le Soudan ou la Guinée Equatoriale
ont même atteint des taux de croissance plus
élevés. La raison : ils ont récemment
commencé à exploiter leurs réserves
pétrolières ou augmenté leurs capacités à
produire du pétrole.
Le Département d’état américain a déclaré
l’Afrique comme un « intérêt national
stratégique ». L’Afrique de l’Ouest en
particulier revêt un intérêt et une importance singuliers. Le National Intelligence
Council, un groupe de réflexion du gouvernement américain, a appuyé cette
déclaration en prédisant que le Golfe de Guinée fournira 20 à 25% des importations
totales américaines de pétrole d’ici 2020.
Les Américains ne sont toutefois pas les seuls à de plus en plus dépendre de
l’Afrique de l’Ouest pour ce genre de besoin. L’Angola est actuellement le premier
fournisseur de pétrole de la Chine et le Gabon est un fournisseur important pour la
France. Mieux, des pétroliers russes, japonais et indiens commencent à apparaître
dans différents endroits comme la Guinée Equatoriale, le Cameroun, le Tchad ou la
République Démocratique du Congo.
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On estime que les revenus du pétrole se monteront à 1000 milliards de $ d’ici 2020
pour le Golfe de Guinée si le prix du baril se maintient au-dessus de 50$. Cela
représente le double des aides qui ont été accordées à l’Afrique depuis que ses
nations ont obtenu leurs indépendances dans les années 60.
Selon les Etudes Statistiques sur l’Energie de British Petroleum, l’Afrique disposait de
réserves confirmées équivalentes à 9,49% des réserves mondiales en 2007. Quatre
pays dominent la production africaine de pétrole et comptent à eux seuls pour près
de 80% de la production pétrolière totale du continent : le Nigeria, la Libye, l’Algérie
et l’Angola. L’Angola a même dépassé le Nigeria en 2008 et a rejoint l’OPEP.
Les autres pays producteurs de pétrole sont le Gabon, le Congo, le Cameroun, le
Soudan, le Tchad, la Guinée Equatoriale et la Côte d’Ivoire.
On est également en pleine phase d’exploration dans un certain nombre d’autres
pays, soit pour accroître leurs productions pétrolières, soit pour produire du pétrole
pour la première fois. Dans cette liste, on retrouve la Mauritanie, le Ghana, la
Namibie, l’Afrique du Sud et Madagascar tandis que le Mozambique et la Tanzanie
peuvent potentiellement devenir des producteurs de gaz naturel.
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Les vents du changement soufflent
Une armée de moutons dirigée par un lion vaincrait une armée de lions menée par un mouton.
Proverbe arabe
es structures qui gèrent actuellement l’aide mondiale comme les Nations
Unies, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et les
différentes organisations nationales comme l’US AID n’apporteront pas de
solution au problème.
Lorsque vous discutez avec les personnes qui travaillent dans ces organisations,
vous avez l’impression d’avoir affaire au personnel médical d’un service gériatrique.
Toutes leurs actions vont dans le sens d’un allègement de la douleur et des soins
palliatifs. Ils ont arrêté de croire en la possibilité d’un vrai changement en Afrique.
Plus leurs carrières avancent, plus les crédits immobiliers et les frais de scolarité
universitaire de leurs enfants gagnent de l’importance, et moins ils ont envie de jeter
un pavé dans la mare.
Au début, les activistes étaient porteurs d’espoirs. Malheureusement, la génération
d’idéalistes qui a fondé les Organisations Non Gouvernementales dans les années
60 et 70 a été remplacée par des bureaucrates qui ont intégré les ONG dans le
cadre d’un plan de carrière, le plus souvent parce qu’ils n’étaient pas assez bons
pour être recrutés par les organisations internationales précédemment citées.
Certains des fondateurs eux-mêmes furent victimes de l’appât du pouvoir et du gain,
et passèrent de Héros à Zéros.
Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères français, est la figure de proue
de cette « évolution ». Après avoir co-crée Médecins Sans Frontières et agi pendant
des années comme le Che Guevara du mouvement mondial des ONG, M. Kouchner
est maintenant sous le coup d’accusations d’avoir profité de contrats de
« consultant » très lucratifs et payés par des gouvernements dont le jeune Kouchner
n’aurait sans doute pas accepté une invitation à dîner.
La triste leçon de la nature humaine est peut-être qu’on ne peut demeurer un Che
Guevara que si l’on meurt jeune. Pour être juste avec Mr. Kouchner, il a plus que
largement risqué sa vie pour sauver des vies humaines. Le plus grand danger que
ses critiques aient eu à affronter est la collision avec un vélo sur les boulevards
parisiens.
La preuve de la sécurité par le plus grand nombre
Les élites politiques commencent de plus en plus à se rendre compte que les petits
pays ne sont pas suffisamment équipés pour affronter les défis de la mondialisation.
De nombreux groupements régionaux voient le jour avec pour objectif de coordonner
les politiques nationales et d’agir en tant qu’organes d’initiative politique pour les
Etats qui les constituent.
Ces groupements régionaux manquent
toutefois de la puissance politique ou financière
qui seules permettent la mise en place de vrais
changements et la résolution des grands
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problèmes. Ils ont également été mis en place
avec des contraintes artificielles fondées sur la
géographie, les langues, la religion ou d’autres
critères qui ne semblent pas appropriés. En
voici quelques exemples :
Fondée en 1975, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) est un groupement régional constitué de seize pays. Elle a été conçue
dans un objectif d’autosuffisance collective pour ses Etats membres. Il s’agit
donc d’une union politique et économique qui vise à créer un grand bloc
d’échanges. Les violences qui s’ensuivirent et le déplacement de millions de
personnes dans toute la région à partir des années 90 ont toutefois été associés
à l’image de la CEDEAO.
L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) est une organisation
composée d’Etats d’Afrique de l’Ouest qui vise à accroître la compétitivité
économique et financière de ses pays membres. Tous les Etats partagent le franc
CFA comme devise, et les huit pays membres sont le Bénin, le Burkina Faso, la
Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. La France,
ancienne puissance coloniale, est celle qui prend les décisions en dernier ressort.
La Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), forte de 18 Etats
membres, a pour objectif d’oeuvrer avec les autres communautés économiques
régionales et l’Union Africaine pour renforcer la paix, la sécurité et la stabilité. La
CEN-SAD cherche également à favoriser le développement économique et social
de ses membres. Toutefois, la zone de libre-échange prévue par la CEN-SAD est
difficile à mettre en place et empiète sur d’autres blocs de libre-échange plus
avancés. Il faut également compter sur les conflits entre les membres voisins du
Tchad et du Soudan au sujet du Darfour.
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L’objectif de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC) est l’amélioration de l’intégration financière ainsi que l’accroissement
de l’activité économique et la réduction de la pauvreté dans la région. Les pays
membres de la CEMAC partagent une structure juridique, financière et régulatoire
commune. En théorie, les droits de douane portant sur les échanges
commerciaux intra-CEMAC ont été abolis, mais l’application réelle de cette
décision a été repoussée. Ici également, la France est celle qui prend les
décisions en dernier lieu.
La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a pour objectif
d’approfondir la coopération socioéconomique et l’intégration entre ses 15 pays
membres, de même qu’établir entre eux des coopérations politiques et en
matière de sécurité. Mais la SADC est faible. Elle ne dispose que de faibles
moyens et ses Etats membres sont réticents à céder à l’organisation les pouvoirs
prévus, et sur lesquels ils se sont mis d’accord. La SADC fut donc révisée en
2001 avec comme principal défi la capacité pour un Etat membre d’intégrer
d’autres organisations économiques régionales. Cela affaiblit les principes même
de la SADC.
Le NEPAD est la plus grande déception parmi toutes ces organisations. Lancé en
fanfare en 2001 avec le titre prometteur de Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique, le NEPAD a très vite dégénéré en rivalités entre les
chefs d’Etats des principaux pays promoteurs. N’attendez pas d’initiatives
audacieuses de leur part. Aujourd’hui, le NEPAD n’est plus qu’une division
lointaine et pour l’essentiel inutile de l’Union Africaine.
Ces organisations régionales oeuvrent en coopération plus ou moins étroite avec
l’Union Africaine. La commission de l’Union Africaine, installée en Ethiopie,
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représente tous les pays africains à l’exception du Maroc (absent en raison des
différends non résolus sur le statut de l’ancienne colonie espagnole du Sahara
Occidental). On peut comparer l’UA à un équivalent de l’Union Européenne pour les
pays africains, mais qui ne disposerait pas des pouvoirs suffisants pour prendre des
décisions.
Le problème tient au fait que ces organisations sont le plus souvent le résultat d’un
compromis entre le besoin de régler les problèmes transnationaux et de proposer un
interlocuteur crédible dans les négociations internationales d’une part, et la
nécessité pour les élites dirigeantes de garder la mainmise sur leur pays de l’autre.
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Les décideurs : la jeunesse africaine
Jusqu’à ce que les lions apprennent à écrire, les chasseurs dicteront leur histoire à leur place.
Proverbe kenyan
l viendra un moment ou la masse décidera qu’elle ne veut plus être à la traîne du
reste de la planète, afin qu’une petite élite de leurs pays puissent être les
premiers financièrement. Lorsque cette masse critique de mécontentement est
atteinte, la quête de solutions se fera hors des sentiers battus et au-delà des entités
et groupes socio-économico-politiques actuels.
La contribution modeste de cette initiative (Réparer l’Afrique) consiste à encourager
les élites et la jeunesse d’Afrique à commencer à penser avec courage dès
aujourd’hui, sans attendre une explosion sociale généralisée. La jeunesse d’Afrique
est en quête d’une vision qui puisse porter son enthousiasme. Les alternatives qui se
présentent à elle actuellement mènent toutes à la ruine et à la destruction.
Les plus désespérés se lancent dans un voyage à
travers les déserts, les océans et les montagnes en
espérant atteindre l’Europe où les attend une vie
meilleure. Très peu parviennent à destination et
I
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ceux qui y arrivent risquent l’exploitation sexuelle
ou de travail.
Autre alternative offerte à la jeunesse africaine : rejoindre un mouvement armé afin
de contrôler un territoire ou renverser le gouvernement. Les chefs de guerre
contemporains sont devenus des modèles pour de nombreux jeunes défavorisés qui
ont enduré l’humiliation et la désillusion de la part des quelques riches familles de
leur pays. Avec un Kalachnikov, vous compensez le manque d’éducation ou le fait
d’être né dans le mauvais groupe ethnique et vous pouvez mettre un terme à des
années de frustration. C’est la voie rapide pour passer de quantité négligeable à
celui qui dicte les règles. Cette « carrière » n’est à l’évidence pas acceptable et ne
bénéficie pas à l’intérêt général.
La montée des groupes islamistes est une sous-catégorie qui relève de la
précédente. La religion peut être utilisée pour instaurer un sentiment d’identité
profond et une vision irrésistible, y compris pour ceux qui vivent dans les
circonstances les plus pénibles. En Algérie, en Somalie et ailleurs, des jeunes
désenchantés sont attirés vers une forme violente de l’Islam sous le prétexte de
restaurer leur dignité et au nom d’une gloire passée idéalisée. On ne peut pas lutter
contre ce genre de promesse en conseillant à ces jeunes : « respectez les règles,
travaillez dur et un jour peut-être vous aurez du travail ». C’est particulièrement
impossible dans les pays où ceux qui se trouvent au sommet de la pyramide ont
enfreint toutes les règles de la dignité humaine pour y parvenir.
La jeunesse africaine a besoin d’une vision courageuse et d’idées pour l’avenir.
Quelque chose qui puisse l’inspirer. En quoi elle peut croire. Qui puisse donner à ces
jeunes une chance d’intégrer le monde des nations développées de leur vivant sans
devoir quitter leur pays natal.
Qu’est-ce qui rend possible un changement
considérable en Afrique ?
Lorsque les toiles d’araignées s’unissent, elles peuvent emprisonner un lion.
Proverbe éthiopien
e but de Réparer l’Afrique est de bâtir un mouvement populaire qui
participerait aux efforts de développement avec une approche bottom-up
(ascendante). Personne n’est aussi intelligent que tout le monde ensemble.
Si nous réussissons, ce que nous accomplirons pour le développement équivaudra à
ce que Google a réalisé pour l’information…
Avant Google, le savoir était réservé à petit nombre (quelques experts et quelques
lieux comme les bibliothèques). Aujourd’hui, toute personne instruite peut accéder
au savoir combiné stocké dans toutes les bibliothèques en l’espace de quelques
minutes. Cela donne une nouvelle signification à la notion d’ « auto-apprentissage ».
Le rôle de Google est de rassembler et classer les millions de pages Web créées par
des millions d’individus.
L’encyclopédie en ligne Wikipédia représente un autre exemple magnifique de la
puissance et de la sagesse de la foule. Le journalisme citoyen est également
caractéristique de l’utilisation de la technologie par les individus afin de se faire
entendre et d’influencer les évènements, parce qu’ils en ont plus qu’assez des
modes de fonctionnement top-down (hiérarchiques) facilement contrôlable et
g
énéralement utilisés par les élites d’Afrique et d’ailleurs.
L
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L’intelligence collective rend le projet des 4 Super Etats réalisable alors qu’il ne
l’était pas auparavant. Le principal facteur de cette réalisation est la très grande
disponibilité de la communication sur l’Internet et par la téléphonie mobile.
Si je dois résumer le mouvement Réparer l’Afrique en une seule phrase, ce serait :
Développement Citoyen par la Technologie.
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Comment pouvez-vous aider ?
Tout le monde croit qu’il peut refaire le monde, mais personne ne pense à se changer lui-même...
Léon Tolstoï, écrivain russe, 1828-1910
n grand nombre de prestigieux citoyens du monde ont déjà pris une part
active pour aider l’Afrique à décoller. Inspirez-vous d’eux et suivez
l’exemple de ceux que nous considérons comme des Africains Honoraires :
Oprah Winfrey – première milliardaire noire, Oprah est la plus philanthrope des Afro-
Américains, et consacre du temps et de l’argent aux questions fondamentales qui
touchent beaucoup d’Africains. Son réseau caritatif Angel Network recueille des dons
pour aider les enfants africains frappés par la pauvreté et le SIDA. Oprah a
récemment investi 40 millions de $ dans une école pour jeunes filles en Afrique du
Sud afin de les aider à surmonter leur situation économiquement défavorisée. <
Bill et Melinda Gates – Bill et Melinda Gates ont lancé
à travers la Gates Foundation,
et en partenariat avec la Rockefeller Foundation, une campagne pour accroître la
productivité agricole en Afrique. La fondation espère réduire la pauvreté et la faim en
utilisant les technologies vertes. La Gates Foundation a déjà donné plus de 100
millions de $ pour participer à cet effort.
Barack Obama – Premier président noir des Etats-Unis, Obama a pour objectif
d’alléger les problèmes auxquels les nations africaines font face. Après une visite au
U
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village kenyan de son père, il a exhorté le Kenya à éradiquer la corruption des
pouvoirs publics. Lors de sa tournée africaine, Obama s’est également fait le porteparole
de l’instauration d’une réaction plus efficace face à l’épidémie du SIDA en
Afrique.
Bono – Il est l’un des plus fervents acteurs de la lutte pour l’éradication de
l’épidémie du SIDA, et a organisé de nombreux concerts dont les recettes ont été
consacrées à la sensibilisation au SIDA et à la recherche. Bono est également
défenseur de la croissance du commerce avec l’Afrique comme moyen d’aider les
pays en difficultés. En 2007, Bono a reçu la Médaille de la Liberté pour son action
militante.
Mia Farrow – Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, Mia Farrow a pour
objectif d’attirer l’attention sur la crise au Darfour. Elle participe activement depuis
2007 à la campagne « Dream for Darfur », qui a mis en lumière le soutien de la Chine
au gouvernement soudanais. Pendant les J.O. de 2008, Mia Farrow est allée jusqu’à
prendre la parole depuis un camp de réfugiés soudanais.
Peter Gabriel – Scandalisé par les violations des droits de l’homme, Peter Gabriel
décida de co-créer WITNESS, une organisation qui fournit de l’équipement et des
formations aux organisations locales du monde entier afin qu’ils puissent accumuler
les preuves des violations des droits de l’homme. Peter Gabriel, aux côtés de Nelson
Mandela, est membre de Global Elders, une organisation qui a pour but d’aider
à
résoudre les conflits internationaux. En 2007, Peter Gabriel a lancé un « YouTube »
des droits de l’homme.
Paul Simon – Chanteur et auteur-compositeur, Paul Simon prit part au disque « We
are the World » afin de récolter des fonds contre la famine en Afrique. Peu de temps
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après le succès de la chanson, Paul Simon reçut un Grammy Award pour son disque
Graceland. Paul Simon a introduit la musique africaine et ses interprètes, dont
Ladysmith Black Mambazo, au public américain avec Graceland.
Danny Glover – En 1999, Danny Glover a fait un don d’un million de dollars au Forum
TransAfrica, qui lutte pour des politiques constructives à l’égard de l’Afrique. En tant
que président du groupe, Danny Glover a activement participé à la sensibilisation
envers les problèmes qu’affrontent de nombreuses nations africaines, dont la
question des dettes publiques et les rivalités tribales. Danny Glover s’est également
prononcé de manière vive au sujet de l’épidémie du SIDA en Afrique.
Muhammad Ali – Après avoir abandonné son nom d’esclave Cassius Clay,
Muhammad Ali devint un modèle exemplaire de la victoire contre le racisme
déshumanisé. Champion de boxe à la retraite, Ali servit d’ambassadeur international
pour le Jubilé 2000 dans l’espoir d’éliminer la dette du tiers monde. Toute sa vie, Ali
n’a jamais abandonné son engagement en faveur des peuples africains.
Michael Jackson – En 1985, Michael Jackson fut une force motrice de la réalisation
du disque caritatif « We are the world ». Ce disque, parmi les meilleures ventes de
tous les temps, a permis de lever des millions de dollars contre la famine en Afrique
et contre la pauvreté. Plus récemment, il a décidé d’aider le Rwanda, notamment en
apportant sa contribution à l’éducation et à la santé des enfants.
Toni Morrison – Première femme noire à être lauréate du Prix Nobel de littérature,
Toni Morrison a réintroduit la littérature afro-am
éricaine au grand public. Les
personnages de Toni Morrison, qui se focalise sur les vies des femmes afroaméricaines,
dépassent les stéréotypes traditionnels de la représentation des noirs.
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Son roman
Beloved, lauréat du Prix Pulitzer est souvent considéré comme le plus
grand roman américain de ces 25 dernières années.
Sidney Poitier – Afin de soutenir la Croix Rouge et l’initiative contre la rougeole,
Poitier est allé au Bénin pour encourager la sensibilisation pour ce programme.
Acteur talentueux, Sidney Poitier a délibérément rejeté les rôles de noirs stéréotypés
et fut un modèle positif au cinéma pour un grand nombre de jeunes. L’ancien
président sud-africain Nelson Mandela a choisi Poitier pour interpréter son
personnage dans un téléfilm biographique.
Fidel Castro – Récompensé de l’Ordre des Compagnons Sud-Africains en 2009,
Castro a joué un rôle considérable dans la fin du racisme et de l’apartheid de par son
amitié avec l’Afrique du Sud. Les chefs rebelles d’Afrique, luttant contre les forces
impérialistes, se sont reconnus dans les idées politiques radicales de Castro. Castro
a également favorisé un sentiment de fierté et de bonne volonté envers l’Afrique au
sein de son peuple.
Michael Jordan – Michael Jordan est l’un des plus grands joueurs de basket
professionnel de tous les temps et une icône pour la génération actuelle. Il se
consacre actuellement aux oeuvres humanitaires et s’engage fortement avec Boys
and Girls Club of America. Il organise son propre tournoi caritatif de golf et a
récemment ouvert un centre communautaire à Chicago.
Prince – Choqué par l’effrayante statistique qui révèle qu’un tiers des personnes
atteintes par le SIDA vivent en Afrique, Prince fait don de recettes de concerts au
profit de la lutte contre le SIDA. Il contribue également à la lutte contre la famine
chez les Africains défavorisés. En 1985, Prince prit part à l’émission télévisée « We
are the world » qui collecta des fonds pour l’Afrique.
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Naomi Campbell – Top model et reine du glamour, elle soutient de nombreuses
oeuvres caritatives et des initiatives pour l’Afrique. Dans le cadre du Festival
« THISDAY » Africa Rising, elle a visité de nombreux hôpitaux pour enfants au Nigeria.
Elle défend également la cause de US Doctors for Africa, qui vise à faciliter l’accès
aux prestations médicales en Afrique, et de « First Ladies of Africa ».
Emmanuelle B
éart – Ambassadrice de l’UNICEF, Emmanuelle Béart est une
opposante farouche et active à la politique d’immigration de la France. Outrée par
l’expulsion des réfugiés africains, elle s’est enchaînée à une barrière pendant une
manifestation. Cette démonstration de soutien eut pour conséquence son arrestation
et la rupture de son contrat de mannequin chez Dior.
Jacques Attali – Natif d’Algérie, l’économiste français Jacques Attali a créé
l’organisation non lucrative PlaNet Finance. L’objectif d’Attali avec PlaNet Finance est
de réduire la pauvreté grâce au développement de la microfinance dans les pays en
développement. Attali s’efforce de donner accès aux services financiers comme la
banque aux populations pauvres, afin de les aider à être plus prospère.
Henry Louis Gates – critique littéraire très connu, Gates lutte pour l’entrée de la
culture noire dans les programmes universitaires am
éricains. Gates préserve
également des textes historiques dans le cadre du projet Black Periodical Literature.
Sa réputation amena Gates à témoigner lors du procès pour obscénité de 2 Live
Crew, lors duquel il défendit les prétendues obscénités en raison de leurs origines
culturelles afro-américaines.
Mohamed Yunus – Lauréat du Prix Nobel de la Paix en 2006, le Dr Yunus dirige la
Bank Grameen du Bengladesh. Emue par ceux qui sont touchés par la pauvreté dans
le Tiers Monde, la banque du Dr Yunus accorde des prêts à court terme sans
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garanties aux pauvres. Ces prêts permettent à leurs bénéficiaires de rompre le cycle
de la pauvreté.
Jim Brown – Star du football américain, Jim Brown a inspiré de nombreux jeunes à
travers son dévouement et son énergie. Brown a mis sa célébrité à profit pour lancer
le programme Amer-I-Can. Il donne des formations en gestion de vie aux enfants en
proie à la violence des gangs dans différentes villes et prisons américaines.
Harry Belafonte – Organisateur de la chanson caritative pour l’Afrique « We are the
world », Harry Belafonte est un ambassadeur de l’UNICEF. Depuis sa nomination, il a
voyagé dans toute l’Afrique et attiré l’attention sur de nombreux problèmes. En
2001, il mit ainsi en lumière le problème du SIDA en Afrique du Sud et en 2004 il
parla en faveur d’une meilleure éducation au Kenya.
Spike Lee – Réalisateur controversé, Spike Lee ambitionne de dépeindre les
différentes facettes de la vie des Afro-Américains. Avocat de l’égalité raciale, Spike
Lee porte souvent un regard critique sur le racisme dans la sphère publique.
Honnête et ferme, le cinéaste ne renonce jamais à discuter de pauvreté, de crime et
du rôle des médias dans les relations entre les races.
Randall Robinson – Il créa l’organisation militante et de recherche TransAfrica Forum
et devint célèbre pour son opposition passionnée au régime de l’apartheid en Afrique
du Sud. Il est également l’auteur de « The Debt: What America Owes to Blacks » (La
dette : ce que l’Amérique doit aux Noirs).
Hugo Chavez – Passez outre les commentaires chocs et les fanfaronnades macho, et
vous verrez un homme qui a refaçonné l’Amérique Latine par sa révolution
(pacifique) bolivarienne. Il a réalisé cela en contournant les élites et en s’adressant
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directement aux masses populaires. Le président vénézuélien peut être vu comme
un Fidel Castro, la richesse pétrolière en plus.
George W. Bush – Ce choix peut sembler surprenant, mais l’ancien président
américain fut très efficace lorsqu’il s’est agi de sa politique et de son action
africaine. Des millions de personnes ont bénéficié de son Plan d’Urgence contre le
SIDA. Il fut également l’un des plus farouches avocats de l’annulation de la dette sur
un niveau jamais atteint avant. Et il l’a fait sans tapages.
Son Altesse le Prince Al Waleed Bin Talal Al Saud – Fervent croyant dans le potentiel
économique de l’Afrique, le prince a investi plusieurs millions de dollars dans de
nombreux pays africains. Il a récemment mis en place un fond d’investissement privé
orienté sur l’Afrique qui gère plus de 500 millions de dollars.
Son Altesse l’Aga Khan, Prince Karim Al Hussaini – L’Aga Khan, qui a passé son
enfance au Kenya, a lancé un grand nombre d’initiatives économiques et sociales en
Afrique de l’Est et de l’Ouest. La communauté ismaélienne qu’il dirige a des liens de
longue date avec plusieurs pays d’Afrique de l’Est.
Graham Hancock – Auteur britannique qui, le premier, a révélé la corruption dans le
système des aides mondiales dans son livre-choc, « Les nababs de la pauvreté ». Il
s’intéresse particulièrement aux mystères anciens. Ses livres, dont le Signe et le
Sceau, se sont vendus à plus de cinq millions d’exemplaires dans le monde entier.
L’héritage de la grandeur
Nous honorons également tous ces grands Africains qui nous ont quittés, et dont les
contributions et l’exemplarité nous ont rendus fiers pendant leur séjour sur cette
planète :
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Miriam Makeba – Chanteuse sud-africaine et militante des droits civiques, Miriam
Makeba est souvent appelée Mama Africa. Née à Johannesburg, Miriam Makeba
témoigna contre l’apartheid en Afrique du Sud en 1963 devant l’ONU, ce qui eut pour
conséquence la déchéance de sa citoyenneté sud-africaine. En 1990 toutefois,
Nelson Mandela la persuada de rentrer dans son pays.
Stephen Biko – Opposant actif de l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 60
et 70, Biko s’acharna à conscientiser les citadins noirs à travers le mouvement Black
Consciousness. La fameuse phrase « black is beautiful » est de lui, et cette phrase
garde encore sa valeur aujourd’hui. Mort pendant sa détention par la police, Biko
devint un martyr du mouvement anti-apartheid.
Julius Nyerere – Premier président de la Tanzanie, Nyerere était enseignant avant
d’entrer dans la scène politique. Appelé « Père de la nation », Nyerere voyagea dans
tout le pays pour inciter les chefs tribaux locaux à soutenir l’indépendance. En raison
de son honnêteté et de son charisme, Nyerere parvint à libérer son pays sans guerre
ni violence.
Houari Boumediene – En 1965, trois ans après que l’Algérie eut déclaré son
indépendance de la domination française, Boumediene s’empara du pouvoir par un
coup d’état non violent. Boumediene industrialisa l’Algérie et se servit de la manne
pétrolière pour alimenter la croissance économique. Adoptant une politique
étrangère neutre, Boumediene entretint des bonnes relations aussi bien avec les
nations communistes que capitalistes et promut la coopération mondiale. Il était
réputé pour son intégrité.
Léopold Sedar Senghor – Poète et intellectuel, Senghor fut le premier président du
Sénégal pendant vingt ans. Il fut également le premier Africain membre de
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l’Académie Française. Il fut le fondateur du Bloc Démocratique Sénégalais, et est
considéré comme l’un des plus grands penseurs africains du XXe siècle.
Thomas Sankara – Suite à son coup d’état en 1983, Sankara devint le président du
Burkina Faso à seulement 33 ans. Pendant sa présidence, il améliora la condition
féminine en faisant d’elles des éléments actifs à part entière de son gouvernement.
Révolutionnaire, Sankara vendit toute la flotte de Mercedes du gouvernement et fit
de la Renault 5 la voiture officielle de service.
Patrice Lumumba – Leader anti-colonial africain, Lumumba aida son pays en luttant
pour l’indépendance et contre la Belgique en 1960. Il fut le premier à être élu
premier ministre de la République du Congo. Malheureusement, il ne demeura à son
poste que 10 semaines avant qu’un coup d’état militaire n’entraînât son
emprisonnement et son assassinat controversé.
Habib Bourguiba – Père fondateur et premier président de la Tunisie, Bourguiba
appliqua de nombreuses politiques modernes pendant son mandat. L’amélioration
de l’éducation était une priorité pour Bourguiba, mais il mit également en oeuvre de
nombreuses décisions pour développer les droits des femmes.
Gamal Abdel Nasser – Deuxième président de l’Egypte, Nasser dirigea la Révolution
Egyptienne en 1952 et industrialisa l’Egypte. Célèbre pour sa politique nationaliste et
ses sentiments anti-coloniaux, Nasser inspira de nombreuses révolutions dans les
autres pays africains. Les populations arabes voient en Nasser une icône de la
noblesse et de l’indépendance arabe.
Ahmadou Ahidjo – Après l’indépendance du Cameroun en 1960, Ahidjo devint le
premier président de cette nation. Malgré des inclinations dictatoriales, le règne
absolutiste d’Ahidjo donna du sens et de la force au Cameroun. Un peu plus
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conservateur que ses autres homologues dirigeants africains, Ahidjo fit du Cameroun
l’un des pays les plus stables et prospères d’Afrique.
S. B. J. Oshoffa –Oshoffa fonda l’Église du Christianisme Céleste suite à une
expérience traumatisante. Appelé le Prophète, le Pasteur et le Fondateur, Oshoffa fut
le chef suprême de l’église et détenait une autorité religieuse incontestable. Sa mort
en 1985 entraîna toutefois une succession de luttes de pouvoir au sein de l’église.
Hassan al-Banna – Réformateur égyptien, al-Banna créa avec succès les Frères
Musulmans. Se basant sur l’Islam, les Frères Musulmans firent face aux problèmes
de colonialisme, de couverture médicale, d’éducation, de nationalisme et même
d’allocation des ressources naturelles. L’attirance des couches populaires envers ce
mouvement et leur intérêt pour ces problèmes permirent à al-Banna de donner à la
confrérie une base loyale et considérable.
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